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Vous avez devant vous un kit qui permet de travailler avec les plus jeunes sur le thème de la Shoah en fonction de leurs capacités émotionnelles et cognitives, comme il se doit d’après les principes pédagogiques fondamentaux. Le kit est basé sur des dessins réalisés par Bedrich Fritta pour son fils alors qu'ils étaient tous deux emprisonnés dans le ghetto de Terezin (Theresienstadt). Il comprend également une lettre écrite par le fils rescapé Tommy, aux enfants qui regarderont ces dessins, des idées d'activités, de chansons et autres qui permettront d’élargir la discussion. Le kit permet un dialogue sécurisé et constructif sur le thème de la Shoah avec les jeunes enfants et comprend un certain nombre de piliers qui offrent aux enfants et à l'éducateur divers outils d'adaptation : l'enfant , principal protagoniste du kit, a survécu à la Shoah. Ceci a été rendu possible grâce à la gentillesse de diverses personnes, et en particulier l'ami de son père, Leo Haas. Le kit est basé sur les images peintes par le père de Tommy et reflète l'amour, le soutien, l'ouverture, l'honnêteté et la force mentale. Tous ces éléments seront bien évidemment au centre de la discussion. L'éducateur qui raconte l'histoire de Tommy et de sa famille à l'aide des dessins joue un rôle important en donnant aux élèves un sentiment de sécurité et de protection face à la question complexe de la survie pendant la Shoah.
Pour l'enseignant – l’album et son contenu
L'album est l’œuvre de Bedrich Fritta, né en 1909, peintre et graphiste réputé et estimé à Prague. Bedrich épousa Hansi et Thomas (Tommy) naquit le 22 janvier 1941. Quand Tommy eut quatre mois, les nazis déportèrent la famille à Terezin. Là, Bedrich Fritta était avec un groupe d'artistes employés par les nazis pour peindre des tableaux pour la propagande nazie, imiter des œuvres de peintres célèbres et peindre des paysages et des portraits de famille pour décorer les ghettos. Après les heures de travail, en secret, ces peintres documentaient la dure réalité du ghetto : la surpopulation, les malades, la faim et les vieillards fouillant dans les ordures.
Cet album devait être le cadeau du troisième anniversaire de Tommy. Mais Bedrich ne lui offrira pas, assassiné à Auschwitz après avoir été surpris au cours de ses activités dans le "réseau clandestin des artistes". Pour connaître l'histoire de Terezin et de l'atelier des artistes, voir plus bas dans le contexte historique.
Hansi, la mère de Tommy, décèdera du typhus dans le ghetto peu de temps après. Les amis de Bedrich et Hansi Fritta, Léo Haas et sa femme, ont adopté le petit Tommy, jusqu'à sa libération et ont officialisé cette adoption après la guerre. A l'occasion de son 18e anniversaire, Haas lui a offert les tableaux reliés sous forme de livre. Ces dessins et l'histoire de Tommy constitueront le thème du cours.
En regardant les différents tableaux, il semble que nous ayons une description de la réalité de la vie dans le ghetto ; le père cherche à préparer son fils à la vraie vie hors des murs du ghetto, en dépeignant le monde de façon optimiste. Il lui enseigne les concepts de base de la vie quotidienne que les enfants de son âge connaissent en temps de paix. Ainsi, par exemple, vous pouvez trouver dans le livre des concepts de base liés à l'enfant et à son corps, à sa famille, aux types d'aliments, à la routine quotidienne et plus encore. Parallèlement à tout cela, les dessins peuvent donner lieu à une discussion autour de concepts tels que l'espoir, l'adaptation, l'acceptation de l'autre, l'expression de soi, le don et plus encore.
Conformément aux principes de la pratique pédagogique sur le thème de la Shoah pour les jeunes enfants, il est très important que le sujet fasse l’objet de plusieurs leçons et soit introduit de manière progressive et structurée, et inculqué par une personne que les élèves connaissent bien et en qui ils ont totalement confiance.
Avec l'histoire de Tommy, les élèves se familiariseront avec la réalité de la vie dans laquelle Tommy et sa famille, comme beaucoup d'autres familles juives, vivaient sous la domination allemande. C’est l’occasion d’aborder les questions suivantes : la déportation des Juifs de leurs foyers familiers vers le ghetto, une première introduction au concept de « ghetto » à la fois à partir des dessins et de la lettre que Tommy a écrite après des années aux enfants regardant son album. Ces concepts seront abordés d'une manière très basique à partir de l'histoire de Tommy.
Afin de mettre les élèves en confiance, ils doivent savoir que Tommy a survécu, a fondé une famille et a eu des enfants. Il est décédé le 6 mars 2015. Outre cet aspect, l'accent de la leçon sera mis sur ce que le père a inculqué à son fils comme indiqué plus haut.
Bedřich Fritta était un graphiste et dessinateur à Prague. En décembre 1941, lors du deuxième convoi de Juifs, il est envoyé au ghetto de Theresienstadt avec des ingénieurs, des artistes et des médecins. Il est nommé directeur de la section de peinture du département technique, fournissant des créations graphiques et du matériel de propagande pour les Allemands. Fritta et ses collègues ont dépeint à travers leur art, dans des œuvres clandestines, les horreurs de la vie dans les ghettos. Certaines de ces œuvres ont été passées en contrebande mais ont été découvertes par les Allemands. En juillet 1944, Fritta, sa femme et Tommy (Tomáš), leur fils de trois ans, sont incarcérés dans la Petite Forteresse du ghetto. Trois mois plus tard, Fritta est déporté à Auschwitz où il meurt d'épuisement. Sa femme, Johanna, meurt du typhus dans le ghetto; seul Tommy a survécu. Après la guerre, l'enfant est officiellement adopté par l'ami et collègue de Fritta, Leo Haas. Après la libération, environ deux cents œuvres d'art de Fritta qui étaient dissimulées dans le ghetto, seront découvertes.
Le 15 mars 1939, environ six mois avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent la République tchèque. Le lendemain, le 16 mars, Hitler la déclare sous protectorat allemand, et elle devient partie intégrante du Reich allemand.
À la veille de l'occupation allemande, le protectorat comptait 136 communautés juives, et le nombre de résidents juifs, selon la définition raciale des lois de Nuremberg, était de 118 310.
Le camp du ghetto de Theresienstadt a été créé le 24 novembre 1941 dans la ville fortifiée de Terezin, à 60 kilomètres au nord de Prague. Les Allemands avaient l'intention d’y concentrer la plupart des Juifs du Protectorat, ainsi que les Juifs d'Allemagne et de certains pays d'Europe occidentale, comme les Pays-Bas et le Danemark, pour les transférer progressivement dans des camps d'extermination et les y assassiner. Un autre objectif est venu s’y greffer : travestir le meurtre des Juifs européens en présentant le ghetto comme une « colonie juive exemplaire », afin de dissiper les rumeurs sur les assassinats perpétrés par les Allemands et prouver aux comités de la Croix-Rouge, lors de leur visite, que la situation des Juifs était bonne. À cette fin, les nazis ont préparé un plan pour améliorer le ghetto : plus de 12.000 personnes ont été envoyées à l'est dans les camps pour réduire la promiscuité, le ghetto a été rénové, repeint et orné de verdure, des instruments de musique ont été introduits et des activités culturelles autorisées. Une banque et un café ont été ouverts dans les rues du ghetto, mais ceux-ci étaient bien sûr fictifs ; le café n'avait pas de nourriture et la banque n'avait pas d’argent.
Il y avait beaucoup d'artistes, d'écrivains et d'érudits dans le ghetto, et ils s’attelèrent à créer une riche vie culturelle: orchestres, opéra, théâtre, divertissements et satire. Des conférences et des séminaires ont également été organisés et une bibliothèque de 60 000 livres a été mise à la disposition des habitants. Une place considérable était consacrée à l'étude du judaïsme car beaucoup s’en étaient éloignés, s’intégrant à la société européenne. Ils avaient maintenant l’opportunité de mieux connaitre et comprendre leur religion. Il y avait dix spectacles et conférences par semaine. La vie religieuse se déroulait dans des conditions difficiles, mais sans restrictions officielles.
L'atelier des artistes
Parmi les ateliers du ghetto de Terezin se trouvait l'atelier des artistes. Il réunissait des peintres juifs de République tchèque, d'Allemagne et des Pays-Bas - des artistes connus et de renommée internationale. Parmi eux Bedrich Fritta, Leo Haas, Otto Ungar, Moritz Miller, Karl Fleischman, Félix Bloch et Moritz Nagel. Ces artistes ont peint avec l'approbation des SS au sein du département technique graphique du ghetto. Ils devaient, entre autres, peindre des tableaux pour la propagande nazie, imiter des œuvres de peintres célèbres et peindre des paysages et des portraits de famille pour décorer les ghettos nazis. Documentant la dure réalité du ghetto : surpeuplement, maladie, faim et les vieillards fouillant dans les ordures, Leo Haas, le seul membre survivant du groupe, a écrit dans ses mémoires : « Bien sûr, pendant que nous peignions, nous étions souvent exposés au danger et avons dû être très prudents. Nous avons dû trouver une cachette pour soustraire nos œuvres de la vue des SS, et la plupart du temps nous trouvions refuge dans les greniers ou nous nous glissions dans la foule des prisonniers ». Certaines de ces peintures ont réussi à sortir clandestinement du ghetto pour aller en Suisse et arriver aux mains de la Croix-Rouge. Lors de leur visite au camp, les représentants de la Croix-Rouge ont montré ces images aux Allemands, exigeant de savoir où se trouvent les lieux représentés sur les dessins. À l'issue de l'enquête, les peintres ont été envoyés à Auschwitz et assassinés. Le seul survivant, Leo Haas, est retourné à Terezin à la fin de la guerre pour trouver ses œuvres et celles de Bedrich Fritta, là où ils les avaient cachées. Avec les peintures, Haas a trouvé un paquet de dessins caché dans un renfoncement dans un mur, l'album de son fils Tommy pour son troisième anniversaire.
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