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Judith Geller naît à Metz, en 1925. Ses parents sont originaires d’Allemagne où ils se sont mariés et où leur fils aîné Joël est né. En 1923, ils émigrent en France et s'installent à Paris en 1927. Marcel, le frère cadet de Judith, y verra le jour en 1930.
En 1933, avec trois de ses amis, Joël Geller, fonde une antenne à Paris du mouvement de jeunesse « Hanoar Hatsioni » (La jeunesse sioniste). Judith sera la première fille à rejoindre le mouvement.
En juin 1940, les forces allemandes occupent Paris. De sévères lois anti-juives sont alors mises en place. Judith décide de rejoindre la résistance et de combattre l'occupant. Sa première mission : distribuer des publications clandestines et écrire des slogans sur les murs en opposition à l'occupation allemande. Son frère aîné, Joël, également membre actif de la résistance sera arrêté lors d'un raid en 1941, interné au camp de Pithiviers, puis déporté à Auschwitz, où il sera assassiné.
Les parents de Judith, Juifs étrangers, sont contraints de se mettre à l’abri. Ils trouvent une cache, à Paris, mise à leur disposition par l'une des ouvrières de l'usine que le père de Judith dirigeait avant la guerre. Judith et son frère cadet, encore épargnés pour être nés en France, sont pris en charge par une amie de la famille.
Judith rejoint la résistance juive (l’Armée Juive - A.J.). Dans le cadre de ses activités, elle est affectée dans une usine de fourrure, où son rôle consiste à mettre en place des missions de sabotage. Pour des raisons de sécurité, elle quitte son appartement, retire son étoile jaune et emménage dans un logement loué pour elle par la résistance. Sa bonne maîtrise de l’allemand lui permet de servir d’agent de liaison entre les résistances française et néerlandaise. Elle est chargée de parcourir les villages de la région parisienne, rassembler des listes et des informations sur les Juifs y vivant, chercher des cachettes et voler des tampons, dans les bureaux des différentes municipalités.
Elle opère sous le nom de code de Jacqueline Gautier, qui comporte les mêmes initiales que son nom d'origine, Judith Geller. Sur ses faux papiers, elle est présentée comme une assistante sociale pour enfants.
Judith vit alors dans un perpétuel danger, parfois immédiat. Lors de l’un de ses déplacements à Lyon, alors qu’elle transporte une valise remplie de documents, le train dans lequel elle voyage fait l’objet d’un contrôle. Avec une audace et un aplomb instinctifs, elle demande à un officier allemand de l'aider à porter sa valise. L’officier, désireux de prêter assistance à la jeune fille, va déposer son bagage aux objets consignés. Et garder la clé. Une fois ses papiers vérifiés, Judith ne renonce pas. Elle soudoie le commis du dépôt et réussit à récupérer sa valise. En arrivant à Lyon, elle constate que personne n’est venu l’accueillir. Ses camarades étaient persuadés qu'elle avait été démasquée et que sa véritable identité avait été révélée.
A cette époque, Max Windmüller, répondant au nom de code de « Cor », est un membre actif de la résistance hollandaise. Il sert également d’agent de liaison entre les Pays-Bas et la France, mais s’illustre surtout dans les actions de sauvetage. Grâce à lui, de nombreux Juifs ont pu illégalement quitter la Hollande pour la France, en train et à pied. Judith Geller est en contact avec lui en matière de livraison de faux papiers.
Dans le cadre de ses activités, Judith coopère également avec Paula Welt Kaufman, membre de la résistance néerlandaise, d'origine autrichienne. Paula est une femme courageuse qui ne va pas hésiter à se jeter dans la gueule du loup, en se rendant au siège de la Gestapo parisienne. Là, elle se présente aux Allemands comme venant de Rouen, ville lourdement bombardée, où elle leur déclare avoir travaillé comme secrétaire au bureau local de la Gestapo, mais avoir perdu ses papiers. Elle réussira à se faire embaucher comme secrétaire du directeur du département de la construction, au siège de la Gestapo à Paris. A ce titre, elle assiste aux réunions des officiers supérieurs et peut transmettre des informations précieuses à la résistance, en particulier sur le projet de création d'un bunker secret dans le bois de Boulogne, pour les hauts fonctionnaires nazis.
Un jour, Paula réussit à dérober des tampons dans les bureaux de la Gestapo - un trésor inespéré pour la résistance. C’est à Judith que revient le soin de les apporter au laboratoire chargé de les reproduire en plusieurs exemplaires pour la résistance. Elle les dissimule dans son sac et les recouvre de vêtements. Son trajet en métro comporte un changement. Dans les allées souterraines qu’elle emprunte pour la correspondance, se trouvent la police allemande et la milice française. L'un des Allemands lui demande ses papiers d'identité, ouvre son sac et retire les vêtements posés sur le dessus. Il fouille dans son sac, puis le lui rend, ainsi que ses papiers. L’événement s’est bien terminé, mais la jeune femme sait qu’elle a failli y laisser la vie. Quand elle arrive au laboratoire de la résistance, elle fond en larmes.
Suite à cet incident, le chef de la résistance, demande qu’on lui fabrique un jouet, dans lequel elle pourra plus facilement dissimuler des documents. Franz Gerritsen, graphiste et membre de la résistance hollandaise, lui fabrique alors un canard en bois. Un parmi d’autres objets que Judith prend désormais avec elle, pour se donner la contenance d’une assistante sociale pour enfants crédible. Elle également l’idée de griffonner sur le canard, ce qui lui confère un aspect usagé.
Franz Gerritsen va concevoir d’autres objets pour la résistance, comme une planche à pain qui permet à la direction du réseau hollandais de cacher du matériel. Après la guerre, il sera reconnu Juste parmi les Nations.
Paula Welt, elle, sera arrêtée sur dénonciation d'un couple juif et arrêtée pour espionnage. "Cor" (Max Windmüller) sera interpellé peu avant la libération et déporté à Buchenwald puis à Flossenbürg. Lors d’une marche de la mort de Flossenbürg à Dachau, il sera abattu.
Judith Geller réussira à traverser la Shoah. A la fin de la guerre, avec des connaissances, elle ouvrira un bureau d’aides sociales à destination d’enfants orphelins dont elle tente de localiser les proches, ouvre des dortoirs, vient en aide aux adultes qui ont survécu en se cachant, et œuvre à l’identification des enfants juifs cachés dans des églises ou par des villageois. En outre, son bureau s'est occupé de l'émigration d'enfants et de jeunes en Terre d’Israël.
Pendant la guerre, Judith continuera à voir son fiancé, Alfred Marcus (un ami de son frère aîné, Joël) emprisonné dans un camp de détention pour les sujets britanniques. Après la Shoah, Judith et Alfred se marieront et émigreront en Israël.
Judith Geller Marcus est décédée fin décembre 2019, en Israël, à l’âge de 95 ans.
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