L'immigration en Israël

Le père de Gavra ouvrit à nouveau son studio de photographie à Novi Sad. Refik Veseli a accepté l'invitation de venir avec la famille Mandil en Yougoslavie afin d'apprendre de Moshe Mandil le métier de photographe. Cependant, le studio fut nationalisé. Quand en 1948, l'état d'Israël fut fondé, Moshe Mandil décida d'y immigrer avec sa famille.

« Lorsqu'Israël a été créé, papa a dit : "ça suffit, nous partons au pays des Juifs. Si le pays est déjà créé, nous devons y vivre. Si le pays avait vu le jour avant la Shoah, la Shoah ne serait pas arrivée." »

Au départ, il était prévu que Refik Veseli se joignent à la famille en Israël mais pour ne pas mettre sa famille en danger Refik décida à la dernière minute de ne pas se joindre à la famille Mandil.

« […] Le régime communiste en Albanie était très très extrémiste, […] et vers la fin 48 la situation était très rigoureuse et radicale. Des rumeurs sont arrivées aux oreilles de sa famille (Veseli), comme quoi ils risquaient d'en pâtir s'il quittait son pays pour le pays des juifs créent au milieu de peuples arabes musulmans, eux aussi vivaient dans un pays musulman. […] C'est ainsi que Refik n'a pas voulu prendre le moindre risque. Donc en 1948, lorsque nous sommes partis en Israël, Refik est reparti en Albanie après avoir passé deux ans avec nous. »

Témoignage de Gavra Mandil, Archives de Yad Vashem 03.11543, VT-2652, pages 43, 45-46 (traduit de l'hébreu)