Suite aux deux stages que j’ai effectués à Jérusalem, j’ai conçu ce projet pour le deuxième semestre de l’année scolaire 2010.
Partenaires :
- Classes de CM2 des écoles Renan et Condorcet (école d’application) à Valence.
- Services éducatifs de la Maison d’Izieu.
- Service éducatif du Centre du Patrimoine arménien.
- Soutien de l’Inspection Académique de la Drôme, du CRDP antenne de Valence, de la Mairie de Valence.
- L'École internationale pour l‘enseignement de la Shoah, Yad Vashem, Israël.
Objectifs d’enseignements pour les élèves :
- connaître des faits historiques liés aux violences du XX ( programmes 2008)
- renforcer des compétences transversales liées au pilier « culture humaniste » du socle commun : esprit critique, tolérance, respect, distanciation.
Nos partis pris :
- Dans ce sujet difficile, il nous paraît nécessaire de proposer des pistes pédagogiques liées à l’histoire des enfants et d’éviter les images traumatisantes, de prévoir un temps important aux « Justes ».
- Les dispositifs que nous préparons laisseront une grande place aux paroles et aux productions actives de nos élèves, nous tenons en effet à considérer cet aspect comme l’axe principal de notre évaluation.
Objectifs de formation pour les années scolaires suivantes :
- établir une évaluation précise en fin de projet tenant compte bien évidemment des acquis liés aux programmes mais surtout de la progression des représentations de nos élèves au niveau des idées reçues, des préjugés, des stéréotypes, de la tolérance et du respect de l’ « autre ».
Productions :
- individuellement chaque élève possédera son « carnet de bord » dans lequel il pourra annoter ses réflexions, ses émotions, ses dessins, ses images, ses révoltes.
- collectivement préparer des lectures à voix haute du livre « matin brun » avec l’aide d’un comédien. Ceci à destination des parents d’élèves (travail de lecture, d’interprétations dans une mise en scène dépouillée).
- réalisation d’une vidéo d’une durée limitée retraçant les étapes de travail, nous considérons cette production comme indispensable comme outil de formation pour d’autres enseignants de CM2 . Ce travail est réalisé par un vidéaste professionnel.
Les étapes de travail : de la mémoire à l’histoire.
1/ Décryptage d'images :
Faire découvrir aux élèves des images d’archives qui représentent à la fois des enfants, des signes d’exclusion dans des évènements historiques mettant en avant racisme et xénophobie. (lien avec le programme d’histoire)
- Partir des représentations, des ressentis, des émotions et questions des élèves sans apporter des réponses immédiates.
- Poser des questions pertinentes qui dépassent le cadre de la connotation : qui a fait la photo, pour qui ? Quelle diffusion ? Quel hors champ ? Quelles intentions du photographe ?... éducation à l’image donc !
Pour nous cet aspect est essentiel car l’image non contextualisée peut être porteuse de manipulation, c’est ce positionnement que nous attendons de nos élèves.
Pour cela nous avons conçu un panel d’images après de longues recherches et discussions. Ces images ont été scannées et montrées par vidéo-projection pour des débats collectifs. Dans ce panel nous avons présenté une image liée à l’apartheid en Afrique du Sud, loin de risquer un amalgame nous voulons ici approcher l’une des raisons de l’étoile (distinction) qui nous paraît essentielle afin d’aborder implicitement les problématiques liées aux génocides.
Il va de soit que cette image d’Afrique du Sud a été située dans son contexte en fin de séance.
2/ Recherches de réponses aux questionnements des élèves :
- dans des récits de fiction, des témoignages d’enfants rescapés.
Littérature : « Matin Brun », « Léon », « Je voulais voler comme un papillon », « Cachés | pendant la Shoah en France »
Priorité pédagogique : les témoignages d’enfants.
Témoignages par des vidéos, par des écrits, par des témoins encore en vie.
Aborder donc déjà la notion de mémoire et de transmission.
3/ Analyse des faits historiques :
A/Confrontation des manuels d’histoire, les programmes scolaires.
Intervention d’un historien de la Maison d’Izieu, les faits positifs : les Justes parmi les nations.
B/Décryptage des affiches de propagande (L’affiche Rouge)
- Des liens ont été faits avec le génocide arménien avec des visites régulières de ce centre, parcours permanent et expositions temporaires toujours sur ces notions d’exclusion. (participation très active du service éducatif du centre)
- Les traces de cette période historique dans la ville.
Nous proposons à nos élèves une « extension » afin de conceptualiser la notion de génocide et un ancrage dans les problématiques de la ville de Valence. Pour information, les deux écoles se situent dans un environnement proche du CPA.
4/ Visite à la Maison d'Izieu :
Nous avons organisé une rencontre de préparation entre les enseignants et le service pédagogique de la Maison d’Izieu afin de programmer et d’adapter la visite des lieux au niveau cognitif et émotionnel des élèves.
Ce centre nous paraît éminemment pertinent pour notre projet. Plusieurs temps ont été proposés aux élèves afin qu’ils puissent s’exprimer dans leur carnet.
Prendre conscience de la réalité liée à un lieu précis : une large part a été aussi laissée à nos élèves afin qu’ils puissent s’exprimer dans leur carnet (dépasser les « décharges » émotionnelles pour affronter les réalités de faits historiques).
5/ Exposition
- Carnets des élèves s’ils l’acceptent
- Des lectures à voix haute, de type théâtral (sans cabotinage !). Notre choix : Matin brun.
- Des panneaux restituant la démarche.
6/ Évaluation :
- ce que l’on a appris : dans le domaine culture humaniste, dans le domaine historique.
Pour cet aspect nous reprendrons les objectifs initiaux du projet.
7/ Production d’un document pédagogique relatant cette expérience : sous forme d’une vidéo
- prolongements en animations pédagogiques pour le prochain PDF : cet outil étant conçu comme un outil de formation.