08 janvier 2018
(Paris - 8 janvier 2018) Le mercredi 10 janvier 2018, Yad Vashem, l'Institut international pour la mémoire de la Shoah, et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah organisent un événement conjoint afin de marquer l'aboutissement d'un projet mené sur une décennie : rechercher et collecter les noms des victimes de la Shoah sur les territoires de « Grande Hongrie ». Mis en œuvre par Yad Vashem avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ce projet a permis de retrouver plus de 200 000 noms. Aujourd'hui, 80% des victimes hongroises de la Shoah ont été identifiées. Au-delà du nom des victimes, cette recherche a pu mettre à jour une partie de leur histoire.
Cet événement se tiendra à l'Institut historique allemand à Paris, en présence de rescapés de la Shoah et de leurs familles, de chercheurs et de représentants de la communauté juive. Après les interventions de Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Miry Gross, directrice des Relations avec les pays francophones de Yad Vashem, et Aliza Bin Noun, ambassadeur d’Israël en France, Nicolas Roth, Juif hongrois rescapé de la Shoah, livrera son témoignage sur la vie en Hongrie avant la Shoah et la montée de l’antisémitisme. Annette Wieviorka, directrice de recherche émérite au CNRS, apportera ensuite un éclairage historique sur la Shoah en « Grande Hongrie ». Haïm Gertner, directeur des Archives de Yad Vashem et Alexander Avraham, directeur de la Salle des Noms de Yad Vashem, présenteront le projet de recherche des noms, ces méthodes innovantes et ces résultats. Serge Klarsfeld, avocat et historien, président de l’association des Fils et filles des déportés juifs de France, conclura cette rencontre.
"Les Allemands n'ont pas seulement cherché à anéantir les Juifs, ils voulaient également effacer leur souvenir de la mémoire de l'humanité" a déclaré le président de Yad Vashem, Avner Shalev. "L'un des principes centraux de Yad Vashem est de donner un visage et un nom à chaque victime de la Shoah et restituer leur identité humaine. Yad Vashem met au service de la mémoire les technologies et les connaissances les plus avancées, ce qui améliore les recherches. Jusqu'à présent, 4 700 000 noms d'hommes, de femmes et d'enfants Juifs assassinés pendant la Shoah ont pu être retrouvés, et il reste encore un peu plus d'un million de victimes non identifiées. C'est une course contre la montre et nous travaillons sans relâche pour découvrir les noms restants afin de nous assurer que leur souvenir et leur héritage perdure".
Serge Klarsfeld fut l'un des premiers à comprendre l'importance de la recherche des noms des victimes hongroises de la Shoah. Dans les années 1980, il avait rassemblé des noms de victimes à partir de listes de prisonniers des camps de concentration et de travaux forcés. Ce projet avait abouti à la constitution de 11 volumes renfermant 120 000 noms. Ceux-ci constituaient la source la plus fournie jusqu'à ce que Yad Vashem se lance dans cette récente entreprise de collecte de noms.
"Il faut saluer comme il le mérite l'ambitieux projet de Yad Vashem de recherche des noms des victimes de la Shoah dans la Grande Hongrie des frontières de 1941" a déclaré Serge Klarsfeld. "Dès que Yad Vashem a été en mesure de remplir cet objectif après l'écroulement du monde communiste en Europe, ses équipes d'historiens et de chercheurs se sont mis au travail sans relâche, investissant archives publiques et privées pour restituer à chacun son identité, et, si possible, son parcours de vie et sa personnalité. La tâche pour les centaines de milliers de Juifs de Hongrie et des provinces extérieurs qu'elle avait annexées était immense".
Une première cérémonie s’est tenue à Jérusalem en octobre 2017 pour marquer l'aboutissement de ce projet. Ce fut l'occasion de rendre hommage à Simone Veil, décédée en juin dernier. Amie de longue date de Yad Vashem, elle avait fortement soutenu ce projet de grande envergure lorsqu'elle présidait la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Dans le cadre de son programme de recherche des noms des victimes de la Shoah, Yad Vashem conduit en Pologne un projet similaire à celui de « Grande Hongrie ». Ce projet bénéficie également du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Contact presse
Pierre Marquis - Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Tél. +33 (0)1 53 42 63 14 / +33 (0)6 16 67 52 38 - Email : pmarquis@fondationshoah.org
La Base de données des noms des victimes de la Shoah désormais accessible en français
L'événement de Paris marquera également la mise en ligne, sur le site de Yad Vashem, de la Base de données centrale des noms de victimes de la Shoah en français. Cette Base de données contient à ce jour quelque 4 700 000 noms de victimes de la Shoah.
Yad Vashem, l'Institut international pour la mémoire de la Shoah a été créé en 1953. Situé à Jérusalem, il est dédié à la mémoire des héros et des victimes de la Shoah et œuvre dans les domaines de la documentation, de la recherche et de l'éducation.
La Fondation pour la Mémoire de la Shoah est une fondation française reconnue d’utilité publique. Sa dotation provient de la restitution par l’État français et les institutions financières concernées des fonds en déshérence issus de la spoliation des Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale. La Fondation subventionne le Mémorial de la Shoah et soutient des projets qui permettent d’élargir les connaissances sur la Shoah, de venir en aide aux rescapés en difficulté, de transmettre l’héritage de la culture juive, de lutter contre l’antisémitisme et de promouvoir le dialogue interculturel.