Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères français, au Musée d'histoire de la Shoah de Yad Vashem
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26 mars 2018
Il s'agissait de la première visite de l'actuel ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, ce lundi 26 mars 2018, à Yad Vashem. Entouré de membres de son cabinet, des ambassadrices de France en Israël - Hélène Le Gal, et d'Israël en France - Aliza Bin-Noun, Jean-Yves Le Drian a passé 1h45 sur le campus de l'Institut international pour la mémoire de la Shoah, un laps de temps plutôt long pour un ministre en exercice.
La visite a débuté devant l'arbre planté en souvenir du pasteur du Chambon-sur-Lignon André Trocmé et son épouse, Magda, reconnus Justes parmi les Nations par Yad Vashem pour avoir sauvé un grand nombre de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, avec l'aide des habitants du village. "Un Juif, je ne sais pas ce que c'est, je ne connais que des êtres humains", avait ainsi déclaré le pasteur.
Puis, direction le Musée d'histoire de la Shoah. C'est un ministre concentré et attentif qui a suivi la visite en français organisée pour la délégation ministérielle par Yad Vashem. Les signes ne trompent pas : les commentaires sont rares, mais les arrêts marqués, Jean-Yves Le Drian remet et enlève ses lunettes à intervalles, écoute, regarde. Certains témoignages enregistrés en anglais, ou l'Album d'Auschwitz, ont particulièrement retenu son attention. Une semaine plus tôt, il s'était rendu sur le site du massacre de Babi Yar, en Ukraine. Le séjour à Yad Vashem se pose ainsi comme la seconde étape de ce qui constitue presque un voyage thématique, pour ce docteur en histoire, qui connaît bien la période de la Seconde Guerre mondiale.Après le Musée d'histoire de la Shoah, passage par la crypte du Souvenir, où le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères a ravivé la flamme éternelle du souvenir et déposé une gerbe, à la mémoire des 6 millions de Juifs assassinés par les nazis et leurs collaborateurs. La visite s'est ponctuée par le Mémorial des enfants, Yad LaYeled - un moment très émouvant, déclarera Jean-Yves Le Drian à la guide qui l'accompagne.
Au cours de la visite, le locataire du Quai d'Orsay n'a pas souhaité s'exprimer sur son ressenti et s'est refusé à toute déclaration officielle. Protocole strict, pudeur, discrétion ? Difficile de savoir. Jean-Yves Le Drian s'est toutefois prêté à l'exercice du livre d'or de l'institution, sur lequel il a signé un message éloquent :
"Je ne sors pas indemne de cette traversée des ténèbres que représente la visite de Yad Vashem. Ce monument bâti à la mémoire des victimes de la barbarie, est aussi l'hommage rendu à ceux qui eurent le courage d'opposer la conscience au crime, l'humanité à la haine, la fraternité à la volonté d'anéantissement du peuple juif. Victimes, témoins et héros, la nuit de l'Histoire ne vous a pas engloutis. Vos noms, dont la mémoire est conservée en ce lieu, sont un appel à la vigilance des générations."