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L’attitude envers les Juifs durant la Shoah oscille principalement entre indifférence et hostilité. La majorité des gens demeurent passifs alors que leurs voisins de toujours sont arrêtés, déportés ou tués ; certains collaborent avec les meurtriers ; nombreux sont ceux qui bénéficient de l’expropriation des biens juifs.
Dans un monde en proie à un total effondrement moral, une petite minorité, les Justes parmi les Nations, fait preuve d’un courage extraordinaire pour défendre les valeurs fondamentales de l’humanité, se démarquant radicalement du courant dominant d’indifférence et d’hostilité qui prévalut durant la Shoah. Contrairement à la tendance générale, ceux-ci considèrent les Juifs comme des frères humains envers lesquels ils ont des obligations morales.
La plupart ne sont au départ que de simples témoins. Dans de nombreux cas, le déclic a lieu lorsqu’ils sont confrontés à la déportation ou au meurtre de Juifs. Certains étaient restés passifs durant les premiers stades de la persécution lorsque les droits des Juifs étaient peu à peu restreints et leurs biens confisqués ; mais face à une ligne rouge qu’ils ne sont pas prêts à franchir, ils décident à un moment donné de passer à l’action. Contrairement aux autres, ils ne se laissent pas entraîner dans la spirale de l’acquiescement systématique à l’escalade des mesures prises contre les Juifs.
Dans de nombreux cas, ce sont les Juifs qui sollicitent l’aide des non-Juifs. Ceux qui viennent à leur secours ne sont pas les seuls à faire preuve d’ingéniosité et de courage, les Juifs luttent eux aussi pour leur survie. Wolfgang Benz, qui a effectué de nombreuses recherches sur le sauvetage des Juifs pendant la Shoah, affirme que bien que les personnes sauvées puissent, à l’écoute des témoignages, apparaître comme de simples objets de charité et de soins, « les efforts déployés pour essayer survivre dans l’illégalité étaient avant tout une façon de s’affirmer et un acte de résistance de la part des Juifs contre le régime nazi. Ils furent peu nombreux à réussir dans cette entreprise de résistance ».
Face à ces Juifs venus frapper à leur porte, de simples observateurs se trouvent soudainement confrontés à la nécessité de prendre une décision en l’espace de quelques instants. Il s'agit généralement d’un geste d’humanité instinctif, mu par l’impulsion du moment et qui ne donnera lieu que par la suite à un choix d’ordre moral. Il s’agit souvent d’un processus graduel, se traduisant par l’implication croissante des sauveteurs au service des Juifs persécutés. Le fait d’accepter de cacher quelqu’un pendant une descente ou une rafle – en lui offrant un abri pendant un jour ou deux jusqu’à ce qu’une autre solution se dessine – peut évoluer en un sauvetage susceptible de durer des mois ou des années.
Le risque encouru par les sauveteurs du fait de leur action varie d’un pays à l’autre. En Europe de l’Est, les Allemands exécutent non seulement ceux qui cachent des Juifs, mais aussi toute leur famille. Des avis enjoignant la population à ne pas aider les Juifs sont placardés partout. En Europe de l’Ouest de manière générale, les châtiments sont moins sévères, bien que les conséquences puissent aussi être terribles et que certains Justes parmi les Nations aient été incarcérés dans des camps et assassinés. Par ailleurs, étant donné la brutalité du traitement infligé aux Juifs et la détermination des persécuteurs à les traquer jusqu'au dernier, les gens craignent d’avoir à endurer le même sort s’ils tentent d’aider les persécutés. Les sauveteurs comme leurs protégés vivent donc constamment dans la peur d’être pris ; le risque d’être dénoncé par des voisins ou des collaborateurs est omniprésent. Le danger s’en trouve accru et il est d’autant plus difficile pour des gens ordinaires de défier les règles et les conventions. Ceux qui décident d’abriter des Juifs doivent sacrifier le confort d’une vie normale pour s’aventurer dans une existence clandestine – souvent à contre-courant des normes en vigueur dans la société dans laquelle ils vivent, dans la crainte de leurs voisins et amis – et accepter de vivre dans la terreur de se faire dénoncer et arrêter.
La plupart des sauveteurs sont des gens ordinaires. Certains agissent par conviction politique, idéologique ou religieuse ; les autres ne sont pas des idéalistes mais simplement des personnes soucieuses du sort de ceux qui les entourent. Dans de nombreux cas, ils n’ont aucunement prévu de venir au secours des Juifs et ne sont absolument pas préparés au moment où il leur faut prendre une décision d’une si grande portée. Ce sont des êtres humains ordinaires et c’est précisément cette humanité qui nous touche et qui a vocation à servir de modèle. À ce jour, Yad Vashem a reconnu des Justes parmi les Nations de 51 pays et nationalités ; il y a parmi eux des chrétiens appartenant à toutes les confessions et à toutes les Églises, des musulmans et des agnostiques ; des hommes et des femmes de tous âges ; de toutes conditions ; des personnes très instruites aussi bien que des paysans illettrés ; des personnalités publiques aussi bien que des gens vivant en marge de la société ; des citadins et des fermiers des coins les plus reculés d’Europe ; des professeurs d’université, des enseignants, des médecins, des membres du clergé, des religieuses, des diplomates, de simples ouvriers, des domestiques, des résistants, des policiers, des paysans, des pêcheurs, un directeur de zoo, le propriétaire d’un cirque et bien d’autres encore.
Des chercheurs ont essayé d’isoler les caractéristiques communes à tous les Justes parmi les Nations et d’identifier les personnes plus susceptibles de venir en aide à des Juifs ou à des victimes de persécutions. Certains soutiennent que les Justes parmi les Nations forment un groupe hétérogène ayant pour seul dénominateur commun l’humanité et le courage dont ses membres firent preuve en se battant pour la défense de leurs valeurs. Samuel P. Oliner et Pearl M. Oliner ont défini la personnalité dite altruiste. En faisant ressortir les points communs et les différences entre sauveteurs et témoins passifs durant la Shoah, ils ont montré que ceux qui avaient choisi d’intervenir se distinguaient par certaines caractéristiques telles que l’empathie et un sentiment d’attachement à autrui. Nehama Tec, qui a aussi étudié de nombreux cas de Justes parmi les Nations, a mis en évidence un ensemble de caractéristiques communes indiquant qu’ils étaient tous d’une manière ou d’une autre en marge de la société. Cette indépendance de caractère leur aurait permis d’agir à l’encontre des conventions et des croyances communément admises.
Les observateurs passifs sont la règle, les sauveteurs l’exception. Le fait que certains aient trouvé le courage, malgré la peur et les difficultés, de venir en aide aux victimes montre qu’il existait une certaine liberté de choix et que les gens ordinaires étaient en mesure de sauver des Juifs dans toute l’Europe occupée. Les Justes parmi les nations nous enseignent que tout le monde est à même de faire une différence.
L’aide fournie l’est à différents degrés : certaines personnes procurent aux Juifs de quoi se nourrir, en leur glissant une pomme dans la poche ou en leur laissant de la nourriture sur le chemin qu’ils empruntent pour se rendre au travail. D’autres orientent les Juifs vers des personnes qui pourront les aider ; certains abritent des Juifs pour une nuit en leur disant qu’ils devront repartir le lendemain matin. Ils sont peu nombreux à prendre l’entière responsabilité de la survie d’un ou de plusieurs Juifs. Ceux qui remplissent les conditions requises pour obtenir le titre de Justes parmi les Nations appartiennent essentiellement à ce dernier groupe.
« Je crois que c’est vraiment à Lorenzo que je dois d’être encore en vie aujourd’hui ; non pas tant à cause de son aide matérielle que pour m’avoir constamment rappelé par sa présence… qu’il existait encore, en dehors du nôtre, un monde juste, des choses et des êtres restés purs et intègres... pour lesquels il valait la peine de survivre. »
Primo Levi évoque celui qui l’a sauvé, Lorenzo Perrone (Si c’est un homme)
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