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Gertruda Babilińska naît à Starograd, près de Gdansk, en 1902. Son père travaille à la poste. Aînée d'une fratrie de huit, elle a 19 ans quand elle part à Varsovie pour chercher du travail. Elle est embauchée chez un couple juif, pour s'occuper de leurs deux enfants, jusqu’à ce qu’ils décident de partir pour la Palestine. Babilińska, qui tient à rester en Pologne, refuse de les suivre. Elle se fait alors engager par les Stolowicki, une famille juive prospère de Varsovie. Gertruda s’installe dans leur manoir familial et s'occupe de leur petite fille. Mais cette dernière mourra à un jeune âge, de mort prématurée. Gertruda reste alors au service de Lidia Stolowicki, une femme malade, très affectée par la perte de son enfant. Puis, en 1936, le couple a un fils, Michael. Babilińska devient sa nourrice attitrée.
En 1939, lorsque les Allemands attaquent la Pologne, Mr Stolowicki est à Paris. Il ne peut rejoindre les siens. La vie confortable du foyer prend brutalement fin. Alors que beaucoup de leurs employés et domestiques leur tournent le dos, Gertruda va non seulement rester loyale à la famille Stolowicki, mais aussi assumer la responsabilité de leur survie.
Lidia Stolowicki décide de fuir Varsovie, avec son fils de trois ans. Gertruda embarque avec eux pour ce dangereux voyage, dans l’objectif de rallier Vilna, d’où on dit qu'il est possible de partir à l'étranger. Quand leur voiture tombe en panne, les deux femmes continuent leur périple à bord d’une charrette tirée par des chevaux. Mais les routes sont bombardées. Lidia Stolowicki est complètement terrorisée. C'est Babilińska qui prend les choses en main.
Le trio réussit à atteindre Vilna. Là, il se retrouve bloqué parmi beaucoup d'autres réfugiés juifs, et n’a, pour toute ressource, que le peu d'argent que Gertruda parvient à gagner ici et là. Lidia Stolowicki, elle, est incapable de faire face aux conditions difficiles. Elle tombe malade, subit un accident vasculaire cérébral, puis décède, en avril 1941. Elle sera enterrée dans le cimetière juif de la ville. Avant sa mort, réalisant que ses jours sont comptés, elle implore Babilińska de prendre soin de son enfant et de l'emmener en Terre d'Israël, une fois la guerre finie.
Deux mois après la mort de Lidia Stolowicki, les Allemands attaquent l'Union soviétique et occupent Vilna.
"Je suis restée seule, avec un enfant circoncis de cinq ans", déclare Babilińska dans son témoignage à Yad Vashem.
Bientôt, le massacre des Juifs commence, et au début du mois de septembre le ghetto est établi. Babilinska décide de rester dans l’appartement qu’ils occupent. Faisant preuve d'une grande ingéniosité, elle réussit à obtenir de faux papiers et un certificat de baptême pour le garçonnet, et à le faire enregistrer comme son neveu.
Leur situation est des plus difficiles, et ils doivent déménager dans une pièce plus petite. Babilińska puise dans ses rudiments d'allemand pour gagner sa vie en rédigeant des requêtes au nom de la population locale, à l’attention des autorités. En retour, elle se voit offrir des œufs, des produits laitiers et de la volaille. Elle a du mal à joindre les deux bouts et vit, avec le petit Michael, dans un danger constant : les Allemands ont l'habitude de mener des raids impromptus dans les appartements des réfugiés de Varsovie.
De leurs fenêtres, Gertruda et Michael peuvent voir le ghetto et sont témoins des rafles de Juifs. Malgré les risques encourus, Babilińska est parfois contrainte de se rendre dans le ghetto, pour aider certaines de ses connaissances. A une autre occasion, alors que Michael est tombé malade, elle redoute d’aller consulter un médecin non juif, et préfère se rendre dans le ghetto en quête d’un médecin juif pour l'enfant.
"Il y a eu beaucoup de moments difficiles", raconte-t-elle dans son témoignage. "Mais je savais que ma mère priait pour moi ..."
A la fin de la guerre, Babilińska décide de tenir sa promesse envers la mère de Michael et d'emmener le jeune garçon en Terre d'Israël. Avant d'entreprendre le voyage, elle se rend avec l'enfant chez ses parents, près de Gdansk, pour prendre congé de sa famille. Ses proches essayent de la dissuader de partir, mais elle reste fidèle à ses engagements et se joint au concert de réfugiés juifs qui quittent ces pays où leurs maisons et leurs communautés, autrefois prospères, sont désormais devenues des lieux de mort et de désolation.
En cette période de mandat britannique, l'immigration vers la Palestine est très limitée : Babilińska et Michael resteront parqués en Allemagne, dans un camp de personnes déplacées, jusqu'à ce qu’ils puissent embarquer à bord de l'un des bateaux qui tentent de rallier illégalement la Terre d'Israël.
Les membres de la Hagana - les forces de défense juives pré-étatiques - affirment à Babilińska qu'ils s'occuperont du garçon et s'assureront de son arrivée en Israël en toute sécurité. Mais la nourrice insiste pour partir avec lui. Elle veut unir son sort à ceux des autres immigrants clandestins.
En 1947, Gertruda et Michael quittent la France à bord de "l'Exodus". Le bateau sera intercepté par la marine royale britannique et ses passagers - des survivants de la Shoah qui aspirent à quitter l'Europe et reconstruire leur vie en Israël - sont embarqués de force sur des navires britanniques, chargés de les reconduire en Europe.
Les passagers refusent de débarquer dans le port français. Retour à la case départ. Le bateau accoste à Hambourg, dans la zone britannique de l'Allemagne occupée. Gertruda et Michael sont à nouveau parqués dans des camps de personnes déplacées. Il en faudra plus pour décourager la téméraire Babilińska, qui, loin de renoncer, retentera à nouveau le voyage, pour finalement parvenir jusqu’aux rivages d'Israël, en 1948. Là, elle s’occupera de Michael comme de son fils, gagnant sa vie en faisant des ménages et réussissant à louer un petit logement.
Bien qu'elle soit restée catholique jusqu'à son dernier jour, elle a s’est montrée fidèle à la promesse faite à la mère de l’enfant, de l'élever en tant que juif.
Le 4 juin 1963, Yad Vashem a reconnu Gertruda Babilińska comme Juste parmi les Nations.
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