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Joseph Celis ; ses filles Bona et Lucy Celis ; ses deux fils, les prêtres Hubert et Louis Celis ; Marie Louise Tabruyn, la gouvernante du père Louis Celis ; Alfons et Clementina Maris ; et le baron et la baronne Raymond et Marcelle de Tornaco
Voici l’histoire du sauvetage des quatre enfants de la famille Rotenberg dont les parents furent déportés à Auschwitz. Dix personnes furent reconnues comme Justes pour avoir contribué à les sauver. D’origines diverses – prêtres, aristocrates, fermiers et simple gouvernante – tous n’avaient pourtant qu’un seul et même but : protéger les enfants malgré le risque de dénonciation et d’arrestation.
Le père Louis Celis exerçait son sacerdoce à Gotem, un village de la région de Liège/Luik. Son frère Hubert était le prêtre de la communauté voisine de Halmaal. En septembre 1942, Monseigneur Louis-Joseph Kerkhofs, alors évêque de Liège, convoqua certains ecclésiastiques de son diocèse et les encouragea à sauver des Juifs. Le père Hubert Celis, qui faisait partie des prêtres convoqués par Kerkhofs, raconta à Yad Vashem que « compte tenu du danger auquel il fallait s’exposer, l’évêque n’avait voulu forcer personne, mais qu’il souhaitait que ses prêtres sachent à quel point il serait fier d’eux, s’ils risquaient leur vie pour en sauver d’autres. » Monseigneur Kerkhofs mit également les prêtres en contact avec l’avocat et résistant Albert Van den Berg, qui se chargea de tenir les prêtres informés de chaque nouveau décret allemand concernant les Juifs.
La promptitude du père Hubert à répondre à l’appel de l’évêque n’allait pas tarder à être mise à l’épreuve. Tena Rotenberg, accompagnée de l’une de ses paroissiennes, vint frapper à sa porte peu après son retour. Les larmes aux yeux, elle lui expliqua que sa famille avait quitté Bruxelles à cause du danger que couraient les Juifs mais qu’elle était sur le point d’être arrêtée. Elle le supplia de s’occuper de ses quatre enfants. Le père Hubert prit immédiatement les dispositions nécessaires. Il plaça les deux filles, Regina, âgée de seize ans et Sonia, de deux ans, chez son père octogénaire Joseph, qui vivait avec ses filles Bona et Lucy à Saint Trond ; les deux garçons, Wolfgang, âgé de treize ans et Sigmund de neuf ans, furent confiés à son frère, le père Louis et à sa gouvernante Marie-Louise Tabruyn.
Afin d’éviter les soupçons quant à leurs origines, les deux garçons durent se rendre régulièrement aux offices à l’église mais dans l’intimité de son domicile, le père Louis Celis veilla à ce que les garçons préservent leur identité juive. Il demandait à Wolfgang de mettre ses phylactères (Tefillin) et de réciter ses prières et se renseigna même sur les rituels juifs pour pouvoir s’assurer que les garçons observaient la tradition. Sa gouvernante, Marie-Louise Tabruyn, l’aida à prendre soin des garçons. Tous deux veillèrent sur Wolfgang et Sigmund comme de vrais parents.
Le père Hubert Celis demeura en contact avec les parents des enfants, Moszek et Tena Rotenberg et leur rendit fréquemment visite. Un mois après avoir confié leurs enfants au père Hubert cependant, ils furent dénoncés par un informateur puis arrêtés et déportés. La famille Celis assumait désormais l’entière responsabilité du sort des enfants. Le père Hubert prit non seulement soin des enfants Rotenberg mais cacha également des Juifs (quatre ou cinq) chez lui durant de courtes périodes.
Le jour de la capture des parents des enfants Rotenberg, Hubert Celis fut arrêté pour la première fois. L’officier qui l’interrogea menaça de l’abattre s’il ne révélait pas à quel endroit se trouvaient les enfants, mais le policier, lui-même catholique, n’osa porter la main sur un prêtre et Celis fut libéré.
La situation devint très dangereuse pour les frères Celis dont les noms figuraient sur la liste des personnes recherchées par les Allemands. Louis décida qu’afin d’assurer leur sécurité, il était préférable de placer les garçons dans une autre famille. Il entra lui-même dans la clandestinité mais sa gouvernante resta en contact avec les deux frères afin de s’assurer qu’ils allaient bien. Lorsque les garçons lui racontèrent qu’ils n’étaient pas heureux dans leur nouvelle cachette, elle en informa Celis qui les fit alors placer chez le baron et la baronne Raymond et Marcelle de Tornaco à Voort. Le baron et sa femme logèrent les deux garçons dans une petite maison servant à ranger les outils de jardinage. Ils séjournèrent dans une petite chambre sous les toits où ils recevaient de la nourriture tous les jours et où Marie-Louise Tabruyn leur rendait visite chaque semaine et leur apportait des vêtements propres et des bonbons. La fin de l’occupation approchant, les garçons retournèrent chez le père Celis et Marie-Louise Tabruyn. Celui-ci fit s’arrangea pour faire placer Regina chez des amis pour quelque temps et trouva un abri permanent pour Sonia chez Alfons et Clementina Maris qui possédaient une ferme à Zonhoven (Limburg). Quelques semaines plus tard, la situation s’étant calmée et le danger que courait la famille semblant s’être dissipé, Regina regagna la maison de Joseph Celis et de ses filles.
Un jour, deux étrangers, un homme et une femme, apparurent sur le pas de la porte du père Louis. Il s’agissait de deux Juifs qui avaient sauté d’un train en route pour l’Allemagne. Louis Celis les hébergea malgré le danger. Les Allemands, qui recherchaient des prisonniers évadés, avaient encerclé le village et fouillaient les maisons une par une. Le couple de Juifs voulut s’enfuir mais le prêtre refusa de les laisser partir. Afin de donner l’illusion d’une certaine normalité, on laissa Wolfgang et Sigmund flâner dans le jardin comme s’il ne se passait rien d’inhabituel. La ruse fonctionna. Les Allemands vinrent jusqu’au perron de la maison de Celis mais n’y pénétrèrent pas. Une semaine plus tard, le couple juif voulut partir ailleurs. Le père Celis les supplia à nouveau de ne pas s’en aller mais le couple insista. On apprit un an plus tard qu’ils avaient été arrêtés et assassinés.
Le 3 mai 1944, Regina Rotenberg fut dénoncée et arrêtée au domicile de Joseph Celis. Le policier qui vint la chercher était celui qui avait arrêté ses parents un an et demi plus tôt. Elle fut déportée à Auschwitz, où ses deux parents avaient péri. Elle survécut à la déportation et revint après la guerre. Le jour de l’arrestation de Regina, le père Hubert fut arrêté pour la seconde fois mais réussit une fois encore à se tirer d’affaire.
Après la guerre, les enfants Rotenberg émigrèrent aux Etats-Unis mais restèrent en contact étroit avec la famille Celis. C’est le père Hubert Celis qui conduisit Regina jusqu’à la houppa le jour de son mariage. Après la mort de leurs parents, le père Celis, qui fut le dernier à voir les Rotenberg avant leur arrestation et qui avait assumé la responsabilité de la survie des enfants, devint le plus proche parent des quatre frères et sœurs.
Le 25 mars 1980, Yad Vashem décerna le titre de Juste des Nations aux membres de la famille Celis ainsi qu’à tous ceux qui avaient été impliqués dans le sauvetage des quatre enfants Rotenberg : Joseph Celis, ses filles Bona et Lucy Celis, ses deux fils, les prêtres Hubert et Louis Celis, ainsi que Marie Louise Tabruyn, la gouvernante du père Louis Celis, Alfons et Clementina Maris et le baron et la baronne Raymond et Marcelle de Tornaco.
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