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Ehud Loeb naquit à Buehl en Allemagne, en 1934, sous le nom d’Herbert Odenheimer. Sa famille fut déportée vers la France pendant la Shoah. De là, ses parents furent envoyés à Auschwitz où ils périrent. Loeb, qui n’était encore qu’un enfant, survécut dans la clandestinité. Ehud Loeb vit aujourd’hui à Jérusalem et fait partie de la Commission de désignation des Justes des Nations. Il a le sentiment qu’ayant été sauvé, il est de son devoir de contribuer d’une manière ou d’une autre à récompenser ceux qui ont aidé les Juifs.
L’un des moments les plus émouvants pour lui fut celui de l’ouverture, en juillet 2006, des débats de la Commission concernant le dossier d’Esther et Roger Perret. Il s’agissait en apparence d’un dossier comparable à beaucoup d’autres : un rescapé demandant à Yad Vashem de reconnaître ceux qui l’avaient sauvé, Esther et Roger Perret, comme Justes des Nations. Mais le nom de la ville où le sauvetage avait eu lieu retint l’attention de Loeb. Il s’agissait en effet de la ville de Buzançais, où lui-même avait été caché. Les sauveteurs de Loeb, Jeanne et Jules Roger, avaient été reconnus comme Justes en 1989. Un autre cas de sauvetage avait donc eu lieu dans le même village. Autre élément surprenant, Roger Perret, à l’instar de l’homme qui avait sauvé Loeb, était lui aussi boucher.
Suite à la décision de la Commission de décerner le titre de Justes à Esther et Roger Perret, Loeb décida de se rendre en France pour assister à la cérémonie rendant hommage aux sauveteurs de Claude Marx à titre posthume. Sa rencontre avec Claude Marx fut très émouvante et une solide amitié se noua entre les deux hommes. Il s’avéra qu’ils avaient le même âge et des histoires similaires mais ne s’étaient jamais rencontrés. Les familles de leurs sauveteurs leur apprirent que ces derniers se connaissaient. Rien de très surprenant, étant donné qu’ils exerçaient tous deux le métier de boucher dans une petite ville de quelques milliers d’habitants. Il est très possible que les deux bouchers se soient croisés de temps à autre durant la guerre et qu’ils aient échangé à propos des malheurs de la guerre, des prix de la viande et de leurs familles respectives. Il semble cependant qu’il y ait un sujet qu’ils se soient gardés d’aborder, aucun des deux n’ayant jamais confié à l’autre qu’il cachait chez lui un jeune garçon juif.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Loeb devait également la vie à une autre personne et ce n’est que de nombreuses années après, qu’ayant rassemblé toutes les informations, il soumit son dossier à la Commission de désignation des Justes, en demandant à ce que le titre de Juste soit aussi décerné à Louise Roger, la mère de Jules Roger. Une cérémonie en son honneur eut lieu le 27 octobre 2009. Son fils et son petit-fils vinrent à Yad Vashem pour recevoir la distinction décernée à leur mère et grand-mère et voir les noms de Jules et de Jeanne Roger sur le mur d’honneur du Jardin des Justes.
Jules et Jeanne Roger et Louise Roger, la mère de Jules
Ehud Loeb décrivit un jour son enfance comme un film, avec des souvenirs faits de flashes, pour certains très traumatisants, pour d’autres particulièrement émouvants. Alors qu’il n’était encore qu’un enfant, il fut arraché de la maison familiale en Allemagne puis incarcéré dans un camp épouvantable, où il fut maltraité et témoin de grandes souffrances et vit mourir sa grand-mère bien-aimée, avant d’être séparé de sa famille, placé dans diverses institutions et déplacé avec des étrangers d’un endroit à l’autre à de multiples reprises. Il comprit très jeune qu’il était la cible d’une traque systématique, vécut plusieurs années dans la peur constante d’être arrêté et dut apprendre à passer d’un nom, d’une identité et d’une langue à l’autre.
Né en 1934 sous le nom d’Herbert Odenheimer à Buehl, dans le pays de Bade en Allemagne, Ehud fut le dernier enfant juif à naître dans une communauté dont l’existence allait prendre fin six ans plus tard. Il se souvient encore du harcèlement que lui faisaient subir les enfants des voisins. L’année de ses quatre ans, au cours de la Nuit de cristal, la synagogue fut incendiée et la foule attaqua la maison familiale. Deux ans plus tard, en octobre 1940, alors qu’il avait six ans, les 26 Juifs qui vivaient encore à Buehl et tous les Juifs du pays de Bade furent déportés vers le sud de la France et placés dans le camp de détention de Gurs, près de la frontière espagnole. Les conditions de vie dans ce camp surpeuplé étaient épouvantables. La pénurie d’eau, de nourriture et de vêtements était constante ; les baraques abritant les détenus étaient rudimentaires et dépourvues des infrastructures de base ; les conditions sanitaires étaient déplorables et le camp rongé par les épidémies. Des centaines de détenus, dont la grand-mère d’Ehud, furent emportés par la fièvre typhoïde ou la dysenterie. En février 1941, l’association juive d’aide à l’enfance OSE, réussit à faire sortir Ehud et d’autres enfants du camp. Accepter de se séparer de leur fils unique et de le confier à des étrangers fut probablement la décision la plus difficile que des parents pouvaient avoir à prendre. Ils n’entendirent et ne revirent plus jamais leur enfant. Un an et demi plus tard, durant l’été 1942, Hugo et Julchen Odenheimer furent déportés à Auschwitz où ils périrent.
Herbert prit un nom français – Hubert Odet – et dut se défaire de son ancienne identité, apprendre le français et devenir français. Il passa les premiers mois dans un foyer pour enfants à Chabannes, extrêmement meurtri par la séparation avec ses parents. L’OSE le déplaça d’une institution à l’autre, craignant sans cesse qu’il ne soit arrêté. Fin 1942, les rafles de Juifs devenant plus fréquentes, il fut décidé qu’il serait plus sûr de placer les enfants dans des familles. Maltraité par la première famille, Herbert, devenu Hubert, ne se plaignit pas et essaya de se montrer obéissant mais les travailleurs sociaux de l’OSE décidèrent, après lui avoir rendu visite, de le transférer aussitôt dans une autre famille, celle de Jules et Jeanne Roger à Buzançais.
Jules Roger était boucher et membre actif de la résistance. Bien qu’ils aient un fils de dix ans, le couple ouvrit sa maison à des résistants et à des Juifs en fuite. La résistance se servit de la maison des Roger pour cacher des armes et des documents et souvent aussi pour abriter des agents. Cacher un enfant juif leur faisait donc courir un danger plus grand encore. L’alimentation était rationnée et la famille partageait ce qu’elle avait avec ses protégés. Afin d’acheter des provisions supplémentaires, madame Roger prit des commandes de repassage. Les Roger firent preuve d’un dévouement exemplaire à l’égard de leurs protégés. Ils ne ménagèrent aucun effort pour soulager la souffrance que ressentaient les enfants d’être séparés de leurs parents.
Chez la famille Roger, Ehud avait finalement trouvé un foyer chaleureux et accueillant mais cela ne devait pas durer. La situation devenant dangereuse, il fut placé à différents endroits pendant plusieurs semaines avant d’être ramené chez les Roger. Fin 1943, lorsque des informateurs menacèrent de dénoncer Jules Roger, Ehud fut conduit chez Louise Roger, la mère de Jules, dans un petit village des environs du nom d’Argy. Ehud-Hubert vécut dans la ferme de la grand-mère, s’occupa des chèvres, s’inscrivit à l’école et, pour cacher son identité juive, devint même servant d’autel. Il voulut devenir catholique comme tous ses amis, mais les Roger lui expliquèrent qu’il ne devait pas renier ses origines, mais en être fier. Après la guerre, il fut reconduit chez les Roger et resta auprès d’eux jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par les organismes juifs de protection sociale.
Ehud fut placé dans un foyer pour enfants. La guerre était finie et les enfants attendaient que leurs parents ou des proches viennent les chercher. Chaque jour, des enfants repartaient accompagnés de leur famille mais personne ne vint chercher Ehud. Il apprit plus tard que sa mère avait été déportée à Auschwitz le 4 septembre 1942 et que son père avait été placé dans un autre convoi trois jours plus tard. Tous deux avaient péri. En 1946, Ehud fut envoyé en Suisse chez des parents éloignés. Il lui fallut ré-apprendre sa langue maternelle, l’allemand, et changer – encore une fois – de nom de famille : Odet devint Loeb. Lorsqu’il émigra en Israël, il adopta le prénom hébraïque d’Ehud.
Yad Vashem apprit qu’un autre enfant avait été caché par les Roger. Léopold Lazare avait quatre ans lorsqu’il fut mis en lieu sûr chez les Roger, après que sa famille ait été déportée à Buchenwald et que l’OSE l’ait fait sortir du camp de Rivesaltes. Lazare vécut chez les Roger jusqu’à la fin de l’occupation. Il considérait les Roger comme ses parents et se montra réticent à l’idée de se séparer d’eux lorsque ses parents vinrent le récupérer après la guerre.
Le 7 mai 1989, Yad Vashem reconnut Jules et Jeanne Roger comme Justes des Nations.
Le 7 décembre 2008, Yad Vashem reconnut Louise Roger comme Juste des Nations.
Esther et Roger Perret
La famille Marx était une famille de réfugiés juifs de Nancy qui étaient arrivés à Buzançais en 1940. Justin Marx était boucher et trouva un emploi à l’abattoir de la ville. Les Marx se lièrent d’amitié avec leurs voisins – Esther et Roger Perret. En 1943, des policiers français avertirent les Juifs de Buzançais qu’une rafle était prévue. La famille Marx s’enfuit vers les villages des alentours mais leur jeune fils Claude, alors âgé de neuf ans, resta chez les Perret. La famille aménagea pour lui un coin secret au grenier. Depuis son abri, il entendit la police arriver de nuit et frapper à la porte de la maison voisine, qui avait été celle de sa famille. Claude resta chez les Perret jusqu’à la libération.
Le 10 juillet 2006, Esther et Roger Perret furent reconnus comme Justes des Nations par Yad Vashem.
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