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Johan (Joop) Westerweel fut l'un des leaders les plus entreprenants et les plus audacieux de la résistance néerlandaise jusqu’à son exécution par les nazis en août 1944. Sa formation d'enseignant et le non conformisme de ses parents, adeptes de la secte protestante non consensuelle des darbystes, contribuèrent sans doute à le préparer à cette entreprise de sauvetage exceptionnelle.
Joop prêche la résistance non violente. Pacifiste convaincu, il est expulsé des Indes orientales néerlandaises (Indonésie actuelle) suite à son refus d'être enrôlé dans l’armée. Joop ne renoncera jamais à ses principes idéalistes. Son éducation chrétienne rigoureuse a instillé en lui le sens de la justice universelle et la foi en la bonté fondamentale de l’Homme. Il devient enseignant à Bilthoven au sein de l'école Werkplaats, où l'on applique les méthodes pédagogiques progressistes et innovantes du fondateur de l'établissement, Kees Boeke.
En 1940, Joop et son épouse Wilhelmina (Wil) déménagent à Rotterdam, où on a offert à Joop un poste de directeur dans une école Montessori. À Bilthoven, les Westerweel avaient déjà été en contact avec des enfants juifs réfugiés, arrivés en Hollande dans les années 30, principalement en provenance d’Allemagne.
En 1942, alors qu'ils ont maintenant quatre enfants, les époux Westerweel consacrent leur vie à aider les autres et hébergent des réfugiés juifs. Mirjam Waterman (future Mirjam Pinkhof), une amie et collègue de Joop à Werkplaats, leur présente un groupe de jeunes pionniers sionistes (halutzim) à Loosdrecht, près d’Amsterdam. Joop perçoit chez eux de l'idéalisme et un grand sens des valeurs et éprouve de l'affinité à leur égard. La communauté est principalement composée de jeunes gens, âgés de 15 à 19 ans, en provenance d’Europe centrale et de l'Est, venus en Hollande pour y suivre une formation agricole en vue de leur émigration vers Eretz Israel. Joop est admiratif de la cohésion et de la discipline interne du groupe ainsi que de l’optimisme de ses membres. Joop admire par-dessus tout l'un d'entre eux, (Joachim) Simon dit Shushu, un jeune intellectuel berlinois, également idéaliste, en qui il découvre une âme sœur et avec lequel il nouera une profonde amitié.
Lorsque le Conseil juif avertit les membres du groupe de Loosdrecht, le 15 août 1943, qu’ils sont sur le point d’être déportés, Joop et ses amis, qui formeront par la suite un groupe connu sous le nom de réseau Westerweel, font le nécessaire pour procurer un abri à chacun des cinquante membres du groupe. Le 17 août 1943, tous les jeunes pionniers ont trouvé un refuge. Trente-trois d'entre eux survivront à la guerre. Les autres seront déportés après avoir été dénoncés.
Joop et ses collègues réalisent que la clandestinité est loin d’être une solution idéale. Ils ont entendu parler de la possibilité de traverser la frontière avec la Belgique et de se rendre en France avant de passer en Espagne, pays neutre, d'où il serait possible de rallier Eretz Israel par voie maritime. Le réseau Westerweel, en collaboration avec le mouvement Hehalutz, décide de s'employer à aider les membres du groupe à fuir le territoire hollandais. En septembre 1942, une tentative est faite pour aider huit pionniers juifs à s'enfuir vers la Suisse neutre. Le groupe est appréhendé lors de la traversée de la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas et tous ses membres sont arrêtés et déportés à Auschwitz. Un deuxième groupe atteint la Suisse. En décembre 1943, Joop parvient à conduire un groupe de halutzim jusqu'en France, à travers la Belgique. Une fois en France, ils franchissent la frontière vers l’Espagne d'où il est possible de rallier Eretz Israel. Au pied des Pyrénées, il adresse aux jeunes halutzim qu'il est sur le point de quitter un discours poignant les exhortant à ne pas oublier les souffrances du monde. Il les supplie d’accorder liberté et dignité à tous les habitants du futur État juif. « Plus de guerre » seront ses derniers mots d'adieu.
C'est en décembre également que Wil est arrêtée alors qu'elle tente de faire sortir Lettie Rudelsheim (future Lettie Ben Heled), l’une des meneuses du groupe des halutzim, de la prison de Scheveningen. Wil est conduite au camp de concentration de Vught, où elle reste incarcérée pendant près d'un an et assiste à l’exécution de son époux. Elle est ensuite transférée au camp de concentration de Ravensbrück où elle est astreinte aux travaux forcés et contracte une maladie cardiaque. Finalement autorisée à se rendre en Suède dans le cadre d’un échange de prisonniers, elle reviendra en Hollande après la guerre.
Après l’arrestation de son épouse, Joop place ses quatre enfants en lieu sûr chez des amis de la famille. Il démissionne de son poste à l’école Montessori et entre dans la clandestinité. Le 11 mars 1944, Joop et son collègue Bouke Koning sont capturés à la frontière belge en compagnie des deux femmes juives de l'Aliyat Hanoar (aliya des jeunes) qu’ils escortaient. Joop est incarcéré à Vught et torturé. Il devient vite un guide spirituel pour de nombreux prisonniers car son optimisme inébranlable en dépit de la cruauté des interrogatoires subis et de la perspective de son exécution redonne force et espoir à ceux qui l'entourent. Le dernier message adressé au monde extérieur sera un poème intitulé « Avond in de Cel » (Soirée en cellule), composé en juillet 1944, pétri d’optimisme, évoquant la beauté de la nature et une vie de plénitude et de convictions fortes. Joop Westerweel est exécuté dans le camp de concentration de Vught le 11 août 1944.
Marta, l'une des enfants du couple Westerweel, s’installera en Israël, où elle rencontrera un grand nombre de ceux que son père a aidés. « J’avais trois ans et demi lorsque mon père a été arrêté et cinq ans lorsqu’il a été exécuté. Je ne l’ai pas vraiment connu. Aux Pays-Bas, j’étais une enfant sans père, ici en Israël, je suis devenue la fille de mon père », explique-t-elle. Des survivants, elle a hérité de nombreux récits à propos de son père. « Je sais que les survivants ont traversé de terribles épreuves » dit-elle, « mais, d’une certaine manière je les envie, parce qu’ils ont connu mon père ».
Le 16 juin 1964, Yad Vashem a reconnu Johan Gerard Westerweel et sa femme, Wilhelmina Westerweel-Bosdriesz, comme Justes parmi les Nations.
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