Les conditions de vie à Rivesaltes sont épouvantables : surpeuplement dans les baraques, manque d'équipements sanitaires, faim, malnutrition, maladie et flambées épidémiques. Durant son incarcération, Hilda a la chance de travailler comme jardinière d'enfants sous les auspices du Secours suisse, une organisation affiliée à la Croix rouge suisse qui œuvre dans le camp. Grâce à son poste, elle reçoit des rations de nourriture supplémentaires, qu'elle partage avec les membres de sa famille. Au bout d'un certain temps, on propose à Hilda un poste similaire dans une maison d'enfants de la Croix Rouge située dans la ville de Pringy en Suisse. Hilda accepte à condition de pouvoir emmener sa sœur Hannah avec elle.
Lorsqu'elles arrivent à Pringy, la secrétaire de la mairie donne à Hilda de faux papiers d'identité au nom d'Hélène Rambaux et elle commence à travailler sans révéler son identité juive. Les deux sœurs réussissent à correspondre avec leurs parents restés à Rivesaltes.
Ce refuge sera cependant de courte durée pour Hilda et Hannah puisqu'au cours de l'été 1942, elles sont ramenées à Rivesaltes par la police française afin que la famille puisse être « réunie dans un nouveau camp ». De retour à Rivesaltes, les déportations vers l'Est ont déjà largement commencé. Hilda et Hannah font la queue avec leur mère pour monter à bord du train. Une employée du Secours suisse, Friedel Bohny-Reiter, choquée de voir les sœurs de retour au camp, leur fait signe de la suivre. Friedel les conduit alors dans un débarras obscur à l'intérieur du camp. Les deux soeurs s'y cachent. Freidel revient avec d'autres enfants qu'elle a sortis du train et les cache dans le débarras, en demandant à Hilda de s'occuper d'eux et de veiller à ce qu'ils ne pleurent pas. Trois jours durant, Friedel travaille sans relâche pour essayer de convaincre le commandant du camp ainsi que d'autres hauts responsables de laisser les enfants partir.
Elle réussit finalement à obtenir pour Hilda et Hannah les précieux permis les autorisant à quitter le camp pour retourner à la maison d'enfants de Pringy, où elles resteront jusqu'à la fin de la guerre.
Friedel Bohny-Reiter envoie les autres enfants qu'elle a cachés à Rivesaltes dans des familles qui acceptent de les cacher, leur sauvant ainsi la vie. Elle sera reconnue par Yad Vashem comme Juste parmi les Nations pour le travail de sauvetage ainsi accompli.
Le convoi auquel échappèrent les filles Krieser quitta Rivesaltes à destination du camp de Drancy. De là, les déportés furent envoyés à Auschwitz, où la majorité d'entre eux furent assassinés.
Déportés séparément, Perla et Solomon Krieser furent tous deux assassinés à Auschwitz. Peu avant sa déportation, Solomon envoya à ses filles un paquet contenant son talit (châle de prière), les économies de la famille et une carte postale portant les derniers mots qu'il devait écrire à ses enfants.