Dimanche-jeudi 08h30-17h00
Vendredi et veilles de fêtes 08h30-14h00
Shabbat et jours fériés - Fermé.
Plus d'informations en amont de la visite
Les membres de la mission internationale leadership 2016 ont eu le privilège d'assister à une rencontre exceptionnelle entre Eliad Moreh-Rosenberg, conservatrice du Musée d'art de la Shoah et directrice du Département artistique de la division des musées de Yad Vashem, et le rescapé de la Shoah, Yéhouda Bacon, peintre de renommée internationale.
Né à Ostrava, en Tchécoslovaquie, dans une famille juive orthodoxe, Yéhouda Bacon a été déporté à l'âge de 13 ans et envoyé au camp-ghetto de Theresienstadt avec sa mère, son père et sa sœur. Là, il fut forcé par les Allemands à participer à de fausses activités culturelles, dont un opéra pour enfants, afin de servir de leurre pour la Croix-Rouge internationale. Parallèlement, il fut encouragé par les autres artistes du camp à développer son don de peintre : il reçut ainsi, en cachette, du matériel de dessin et un atelier privé. Après une année d'internement, lui et sa famille furent envoyés à Auschwitz et placés dans la section nommée "camp des familles tchèques". Ils bénéficièrent pendant quelque temps d'un régime privilégié, toujours afin de tromper la Croix-Rouge. Yéhouda trouva ainsi l'occasion de continuer à peindre. Il détruira néanmoins toutes ses œuvres pour qu'elles ne soient pas découvertes par les gardiens, ce qui lui aurait coûté la vie. Après sa libération, il reproduira ces dessins représentant des scènes de vie dans le camp, les chambres à gaz et les crématoires. Ces œuvres serviront de témoignages lors de procès contre les anciens gardiens du camp et lors du procès Eichmann, en 1962.
Yéhouda Bacon raconte que, lors de son internement à Auschwitz, il était pleinement conscient que son temps de vie sur terre était désormais limité à six mois. Pourtant, à son grand étonnement, au lieu d'être exécuté, il fut muté dans une équipe formée d'une centaine de jeunes garçons de 12 à 16 ans devant accomplir diverses tâches autour du camp. Son groupe était chargé de transporter du bois dans la zone des crématoires. "Bien sûr, nous étions effrayés" dit-il, "mais quelques-uns d'entre nous, très curieux, sont allés observer attentivement tout ce qui se passait là-bas. J'ai remarqué les numéros sur les crochets de bois, censés duper les victimes qui croyaient retrouver leurs vêtements après la "douche". J'ai aussi remarqué que les pommeaux de douches n'étaient reliés à aucune arrivée d'eau. J'ai essayé d'imprimer tout cela dans ma mémoire afin de l'utiliser plus tard comme témoignage".
Dans une œuvre très personnelle, Yéhouda Bacon a représenté le visage de son père émergeant de la cheminée des crématoires avec la date et l'heure exactes de son assassinat. Il avait obtenu ces renseignements des membres du Sonderkommando. "Je voulais garder un souvenir personnel de la mort de mon père, et à travers cela, de tous les pères et toutes les mères des autres garçons internés avec moi. Dans le coin gauche, un homme se jette contre la grille électrique... Nos deux seules options étaient : le suicide ou les crématoires".
Après avoir survécu à la marche de la mort, Yéhouda est libéré par l'armée américaine en Autriche. À son retour à Prague, il a la grande chance d'être pris sous l'aile de Přemysl Pitter - un chrétien profondément religieux, plus tard reconnu par Yad Vashem comme Juste parmi les Nations pour avoir sauvé de nombreuses familles juives pendant la Shoah. Après la libération, cet homme a consacré sa vie à réinsérer dans la société des hommes, les orphelins rescapés des camps. C'est à lui que Bacon dédie son œuvre, lui qui lui a rendu foi en l'humanité.
"Après la guerre, nous n'avions plus confiance en personne. Pourquoi quelqu'un serait-il bon pour nous ? Et pourtant il y eut un être humain qui ne voulait rien de nous, et chercha seulement à redonner aux enfants un sentiment d'amour et la capacité de communiquer. Il nous a aidés à retrouver notre confiance en l'humanité. Cela a changé ma vie. J'ai lentement retrouvé ma foi dans les êtres humains. En Israël, j'ai rencontré d'autres "humanistes" - des amis de Kafka - qui m'ont donné également de l'espoir. Ils étaient des exemples vivants d'un comportement humain adéquat, parlant à tout être humain de la même manière, avec le plus grand respect".
The good news:
The Yad Vashem website had recently undergone a major upgrade!
The less good news:
The page you are looking for has apparently been moved.
We are therefore redirecting you to what we hope will be a useful landing page.
For any questions/clarifications/problems, please contact: webmaster@yadvashem.org.il
Press the X button to continue