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Shabbat et jours fériés - Fermé.
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Le nouveau musée d’Art de la Shoah présente la plus grande collection au monde d’art créé dans les ghettos, les camps, les cachettes et d’autres endroits où la création artistique était quasiment impossible. Il comprend quelque 10 000 œuvres, la plupart d'entre-elles datant de la période de la Shoah. Ces créations artistiques donnent une vision différente de la Shoah, car elles proviennent d'expériences individuelles et font appel non seulement à l'intellect, mais surtout à l’émotion. En entrant dans le musée, le visiteur rencontrera un long mur en diagonale, présentant une variété d'œuvres de différents artistes. D'autres espaces sont consacrés à des thèmes - l'image de l'homme, les camps et les ghettos, des vues intérieures et extérieures. D'autres encore sont dédiés uniquement aux œuvres d'artistes tels que Charlotte Salomon et Carol Deutsch.
Adjacent aux salles d'exposition, un centre d'information sur l'art de la Shoah et les artistes de la Shoah permet de se documenter et d'accéder à des bases de données informatisées. Le centre est destiné aux visiteurs occasionnels qui souhaitent en savoir plus sur un artiste en particulier qu’il a pu découvrir dans l'exposition, mais également aux chercheurs qui souhaitent utiliser ces informations pour des travaux scolaires ou universitaires.
Créer au cœur de la tourmente de la Shoah, signifiait risquer sa vie. La plupart des artistes se trouvaient dans un état d'extrême épuisement, aussi bien physique que mental, et ne pouvaient se procurer les éléments les plus élémentaires à leur survie. En dépit de tout cela, des œuvres furent créées, à une époque où les matériaux nécessaires étaient presque inexistants et parvinrent jusqu’à nous, alors que, souvent, leurs auteurs ne purent survivre à l’extermination.
Même dans les ghettos et les camps où les artistes devaient se débrouiller pour trouver un peu de papier et où la création artistique était punie de mort, la majorité des pièces ont survécu, cachées ou enterrées dans le sol. On a ainsi retrouvé des croquis sur l’existence quotidienne, des paysages et des portraits de prisonniers, dans des camps comme Auschwitz ou Buchenwald.
La plupart de ces œuvres ont été façonnées sur de fragiles bouts de papier ce qui demande des soins conservatoires particuliers et exige parfois d’opérer des rotations fréquentes afin qu’ils ne restent pas trop longtemps exposés à la lumière. L’installation du musée est donc renouvelée tous les mois pour que les œuvres puissent "se reposer" dans des conditions optimales, notamment dans des lieux sombres et frais. Cette rotation permet également l'exposition de nombreuses pièces de la collection de Yad Vashem.
Les œuvres exposées ne sont pas seulement des témoignages, elles expriment une impressionnante créativité. Les artistes qui les ont produites savaient que c'était une opportunité d’exprimer tout ce qu'ils voulaient léguer au monde par quelques traits tracés sur une toile. Ces travaux reflètent bien leur état d'esprit.
Le musée d’Art de Yad Vashem, donne un aperçu inattendu sur la façon dont des artistes persécutés, face à l'un des plus horribles chapitres de l’histoire du 20e siècle, ont pu produire un corpus d’œuvres dans lequel on sent étrangement un fort sentiment de calme, de sobriété et d’esthétique. "C’est cet aspect qui est le plus intéressant et qui remet en question tous les clichés que nous pouvions avoir", a déclaré Yehoudit Shendar, Chef Conservatrice de cette collection d’œuvres d’art produite par des Juifs et autres victimes de l'occupation nazie entre 1933 et 1945 ; « Ces artistes, ont créé des œuvres d’une esthétique parfaite contrastant fortement avec ce qu’ils vivaient pendant cette période".
Afin de briser les stéréotypes et attirer l'attention du public sur la haute qualité artistique de ce qui fut créé pendant la Shoah, le musée présente des artistes d’exception tels que Felix Nussbaum, qui peignit dans la clandestinité, en Belgique, jusqu'à ce qu'il soit arrêté en 1944 et envoyé à Auschwitz, où il fut assassiné.
À travers le symbolisme et une touche de surréalisme, Nussbaum transmet son isolement et sa solitude dans des peintures comme "Synagogue Camp", représentant cinq fidèles, anonymes, passant devant une cabane en tôle dans un paysage aride. Leurs châles de prière sont à l'envers afin de refléter un monde à l'envers et leur maigreur témoigne de leur faim. "L’artiste veut nous faire réfléchir", explique Yéhudit Shendar, "les artistes n’utilisent pas des clichés. Ils ont une forme plus sophistiquée de transmission de la réalité à travers un filtre".
Parmi les autres artistes favoris, se trouve la peintre allemande, réfugiée en France, Charlotte Salomon qui a produit des centaines d'œuvres autobiographiques. Son œuvre maitresse est une série de toiles intitulée "Vie ? Ou théâtre ?" qui forme une sorte de journal intime visuel que certains assimilent au journal d’Anne Frank. Beaucoup de ses tableaux sont sombres et chaotiques, mais en parcourant l’exposition, on peut découvrir une collection rare d'aquarelles exprimant la douceur d’une villa du sud de la France et des scènes de plage. L'assassinat à Auschwitz de Charlotte Salomon en 1943, à l’âge de 26 ans, coupa court à une carrière qui aurait pu être, d’après certains critiques d’art, celle d’une des plus grandes artistes du 20e siècle.
"Souvent, l'impulsion qui maintenait ces artistes était de s'accrocher à la beauté du monde, même au bord du précipice de la mort", a déclaré Yéhudit Shendar. "Cela leur a permis d’affirmer que le ciel était encore bleu et que les fleurs demeuraient des fleurs, en dépit de toute l'horreur qu’ils voyaient autour d’eux : c'est sans doute cela même qui leur permettait d’échapper à la noyade d’une réalité apocalyptique".
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