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A l'occasion de la Journée internationale du Souvenir de la Shoah du 27 janvier, la chancelière allemande Angela Merkel a inauguré le 25 janvier une nouvelle exposition d'œuvres d'art provenant des collections du Musée d'Art de la Shoah de Yad Vashem. C'est le Musée historique allemand de Berlin qui accueille cette exposition organisée conjointement par Yad Vashem et la Fondation pour l'Art et la Culture de Bonn. "L'Art pendant la Shoah : 100 œuvres des collections de Yad Vashem" est la première exposition de cette envergure à l'étranger. Elle sera présentée à Berlin jusqu'au 3 Avril 2016.
Le Président de Yad Vashem Avner Shalev a qualifié les œuvres sélectionnées pour cette exposition de
« témoignages humains rares ... ces tableaux crient de réalisme et de lucidité tout en gardant une grande sensibilité à la fois naïve et confiante. Ils expriment de façon remarquable le combat de l'esprit humain face à l'immoralité irrationnelle des bourreaux. Une telle confrontation à travers des créations artistiques éveille notre réflexion et nous pousse à l'introspection. (...) Les visiteurs de cette exposition vont découvrir des étincelles de création et d'humanité, et ils repartiront avec ces étincelles pour éclairer leur chemin ».
Le Professeur Monika Grütters, ministre fédéral allemand de la culture et des médias, assistait à cette inauguration, ainsi que Kai Diekmann, Directeur du journal Bild et membre du conseil de la Fondation pour l'art et la culture qui a initié cette exposition. On notait aussi la présence du Professeur Alexander Koch, président du Musée historique allemand, Vivian Uria, Directrice de la Division des Musées de Yad Vashem, Eliad Moreh-Rosenberg, Directrice du Département d'Art de Yad Vashem et Commissaire de l'exposition, le Professeur Walter Smerling, président de la Fondation pour l'art et la culture, également Commissaire de l'exposition, le Dr. Jürgen Rüttgers, président de la Société des Amis de Yad Vashem en Allemagne et Arik Rav-On, Directeur du Bureau germanophone de Yad Vashem. En outre, l'artiste Nelly Toll, seule rescapée de la Shoah vivant encore parmi les 50 peintres représentés, et de nombreux descendants des artistes exposés étaient venus du monde entier pour assister à cet événement.
Eliad Moreh-Rosenberg précise :
« Ces travaux ont tous été réalisés entre 1939 et 1945, par des artistes ayant vécu directement les événements de la Shoah. Les premières œuvres datent de 1939. Réalisées par des artistes juifs allemands en réaction à la Nuit de Cristal elles reflètent leur expérience de réfugiés. Mais il est important de noter qu'entre les œuvres créées au cœur même de la tourmente et celles datant de 1945, immédiatement après la libération, il existe différence mince mais essentielle : celle de la liberté retrouvée ».
Un grand nombre d'artistes exposés ont été assassinés pendant la Shoah. Mais certaines de leurs œuvres ont survécu grâce aux efforts considérables qu'ils ont déployés pour les cacher dans des lieux sûrs ou avec l'aide de réseaux de résistance organisés. Malheureusement, dans la plupart des cas, non seulement les artistes ont été assassinés mais leurs œuvres pillées, détruites ou perdues à jamais. Celles qui ont pu échapper à la destruction, selon Eliad Moreh-Rosenberg, offrent un message d'humanité et d'espoir qu'exprime parfaitement le poème de Margarethe Schmahl-Wolf écrit à Theresienstadt deux jours avant sa mort, et qui accompagne cette exposition : "pourtant mon âme est libre..."
Eliad Moreh-Rosenberg note que certaines œuvres se confrontent directement à l'environnement - l'horrible réalité des ghettos, des déportations et des camps - alors que d'autres constituent une fuite éperdue vers le royaume de l'imagination, avec des représentations de paysages et de maisons, ou l'évocation de la foi religieuse. Les portraits et autoportraits ont également une place importante. Pour les artistes, c'est une tentative qui vise à immortaliser leurs frères ou à rappeler aux générations futures, qu'ils ne furent pas seulement des victimes mais des êtres humains à part entière.
Trois sections, introduite chacune par un poème, composent l'exposition. Dans la première on traite de "la réalité" ; les œuvres décrivent le génocide en marche. Dans "Le Transport de Vienne", un dessin à l'encre de Leo Haas (1901-1983), une cascade de corps enchevêtrés tombe d'un wagon à bestiaux, lors de l'arrivée d'un train de déportés au camp de Theresienstadt en 1942. Le "Boulevard des misères" de Leo Kok (1923-1945) montre le sombre alignement des baraques au camp de Westerbork (Pays-Bas) tandis que dans l'estampe sobrement intitulée "Battu", Jacob Lipschitz dépeint les souffrances de son frère au dos lacéré par le fouet du bourreau. Le commissaire de l'exposition explique aussi comment chaque œuvre est parvenue jusqu'à nous. Dans le cas de Lipschitz, ce sont sa femme et sa fille qui ont retrouvé les œuvres qu'il avait enterrées dans le cimetière du ghetto de Kovno (Lituanie) avant de trouver la mort au camp de travail de Kaufering (Bavière).
Pour introduire la première section, on peut lire un extrait de "Poème", écrit en 1941 par Selma Merbaum, une cousine du grand poète Paul Célan :
Je voudrais vivre / J'aimerais survivre et porter des fardeaux / J'aimerais me battre, aimer et haïr / J'aimerais saisir le ciel avec mes mains / J'aimerais être libre, respirer et crier / Je ne veux pas mourir. Non ! / Non.
La deuxième section de l'exposition, "Portraits", présente des travaux qui montrent l'ultime volonté des artistes de transmettre aux générations futures une trace des visages de leurs compagnons d'infortune. C'est aussi souvent un questionnement sur leur identité comme pour Charlotte Salomon qui a réalisé, entre 1940 et 1942, une autobiographie dénommée " Vie ? ou Théâtre ?" composée de gouaches et de textes. Dans son autoportrait elle représente son visage dans une coloration verdâtre, avec des lignes plates courbes qui révèlent son angoisse existentielle. Des portraits au fusain, au crayon ou à la gouache viennent compléter cette collection.
Le portrait du poète d'origine roumaine et de langue française, Benjamin Fondane, figure dans cette galerie de portraits et un extrait de son fameux poème "Exode", écrit à Paris sous l'Occupation en 1942, introduit cette deuxième section :
Mais quand vous foulerez ce bouquet d'orties / Qui avait été moi dans un autre siècle / En une histoire qui vous sera périmée / Souvenez-vous seulement que j'étais innocent / Et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là / J'ai eu, moi aussi, un visage marqué / Par la colère, par la pitié et la joie / Un visage d'homme tout simplement.
La troisième section de l'exposition, "Transcendance", présente des scènes heureuses d'avant la guerre, vécues ou imaginaires, des paysages intimes ou bucoliques, ainsi que des scènes de prière ou issues de la Bible. Cette partie est introduite par un poème d'Abramek Koplowicz, un jeune garçon de 14 ans originaire de Lodz, déporté puis assassiné à Auschwitz :
Quand j'aurai vingt ans / Assis sur un oiseau à moteur / Je monterai jusqu'aux confins du l'espace / Je volerai, je flotterai / Dans un monde lointain et merveilleux / Le nuage sera ma sœur / Et le vent sera mon frère.
On trouve notamment dans cette section une œuvre intitulée "Derrière la clôture" de Pavel Fantl (1903-1945), avec la légende suivante : « Oui, mon grand-père avait donc raison quand il disait que derrière la clôture se trouvait quelque chose de fabuleux qu'on appelle le monde ». De style naïf, le dessin montre un petit garçon perché sur une branche d'arbre, regardant au-delà de la barrière d'un camp un paysage campagnard éclatant de couleurs.
En début et en fin d'exposition, deux tableaux du peintre Felix Nussbaum viennent encadrer l'ensemble. Le premier évoque la terrible "réalité" du réfugié cherchant désespérément un endroit accueillant, dans un monde devenu totalement hostile, symbolisé par un globe terrestre disproportionné. Le second évoque la foi du peuple juif maintenue en dépit des terribles circonstances et montre des détenus du camp de Saint Cyprien, enveloppés dans leur châle de prière, se dirigeant vers une baraque faisant fonction de synagogue.
Félix Nussbaum, né en 1904 à Osnabrück, mourut en 1944 à Auschwitz. Il participa à l'exposition des "indépendants" de novembre 1938, à Paris. Réfugié en Belgique, il fut arrêté le 10 mai 1940 par la police belge et interné au camp de Saint-Cyprien. Après s'être évadé, il retourna à Bruxelles où il continua à peindre. Mais il y fut arrêté de nouveau par la Gestapo, le 20 juin 1944, puis déporté à Auschwitz et assassiné.
« A travers l'art nous pouvons sentir la force et la souffrance des êtres humains » a déclaré Angela Merkel lors de l'inauguration, « chaque œuvre à sa façon sert d'avertissement pour nous : ce qui est arrivé ne doit pas être oublié, la mémoire des victimes doit être maintenue et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela ne se produise jamais plus."
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