29/03/2022
En mars dernier, Isaac Herzog a fait le déplacement en France, à l’occasion du dixième anniversaire des attentats de Toulouse perpétrés par Mohamed Merah. Une cérémonie nationale avait été organisée, réunissant 2 000 invités, pour rendre hommage aux trois militaires et aux quatre victimes de l’école juive Ohr Hatorah. Dans le sillage de cette visite, le président israélien a rencontré son homologue français pour aborder avec lui la lutte contre l’antisémitisme. Il avait tenu à lui apporter un objet qui symbolise la Shoah et s’est donc tourné vers Yad Vashem.
Isaac Herzog a ainsi remis à Emmanuel Macron un coffret comprenant une photographie de Léo Cohn, à Lautrec, en train de jouer pour un enfant caché dont l’identité est inconnue. Ainsi que le texte et la partition musicale - extraite des archives de Yad Vashem - d’un chant des EIF (Eclaireurs israélites de France) dont Léo Cohn était un des cadres dirigeants.
Léo Cohn est né en Allemagne en 1913. Avec l'arrivée au pouvoir en 1933 du parti nazi, Léo et sa famille émigrent en France et s'installent à Paris. Là, dans la capitale française, il rejoint le mouvement des Éclaireurs israélites de France (EIF) dont il devient un membre clé dans les domaines éducatifs, culturels et spirituels. Il dirigera, entre autres, la chorale des EI.
Avec l'occupation de la zone libre par l'Allemagne nazie en 1942, il intègre le réseau de sauvetage des Éclaireurs israélites en aidant au transfert de jeunes Juifs dans les fermes agricoles du sud de la France. Il aide également à cacher des Juifs et à leur faire passer clandestinement la frontière suisse.
La musique était une composante essentielle de son action pédagogique. Avec elle, il cherchait à soutenir et remonter le moral des jeunes EIF. En avril 1944 Rachel, sa femme, ainsi que leurs trois enfants passent clandestinement en Suisse. En mai 1944, Léo Cohn est arrêté par la Gestapo à Toulouse, transféré à Drancy d’où il est déporté vers Auschwitz-Birkenau. Il meurt en 1945 dans le camp d'Echterdingen, en Allemagne.
Rachel et ses enfants ont survécu à la Shoah et ont émigré en Israël. La collection Léo Cohn, qui comprend un carnet de notes et une photographie, a été remise aux archives de Yad Vashem par ses enfants, Naomi, Ariel et Aviva.
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