Les prisonniers du camp aident les nouveaux arrivants et sont contraints par les SS à se tenir sur la rampe pour veiller à ce que la sélection se déroule « dans l'ordre ».
Yad Vashem Photo Archives 14DO9







Au cours de la sélection à l'entrée de Birkenau, Bluma donna ses lunettes à sa fille, Tola, qui les mit dans la poche de sa robe. Bluma fut envoyée vers la chambre à gaz mais sa fille réussit à conserver sur elle les lunettes, seul et ultime souvenir de sa mère, jusqu'à la Libération.
Collection d'objets de Yad Vashem, Don de Tula (Wallach) Melzer, Haïfa, Israël


Hanna naquit en 1905 à Louny, en territoire tchèque. Elle fut transférée à Terezin le 22 février 1942, avec ses parents, Ida et Bedřich Fanta. Le 15 mai 1944, elle fut déportée à Auschwitz et assassinée.
Collection d'objets de Yad Vashem. Prêt du Państwowe Muzeum Auschwitz-Birkenau, Oświęcim, Pologne


Collection d'objets de Yad Vashem

Auschwitz-Birkenau, qui est le plus grand des camps de concentration et d'extermination établis sur le sol polonais, sert à la fois de camp de travail et de site d’extermination rapide pour les Juifs. Choisi pour être le lieu central de l'annihilation du peuple juif, il est équipé de plusieurs structures d'extermination ainsi que de fours crématoires. L'extermination se fait au moyen d'un gaz du nom de Zyklon B, une substance qui a déjà été testée sur des prisonniers de guerre soviétiques.
Birkenau (Auschwitz II) est établi en octobre 1941, à trois kilomètres d’Auschwitz. L'extermination y débute en mars 1942. Il y a dans le camp quatre chambres à gaz utilisant du Zyklon B. Jusqu'en novembre 1944, le camp fonctionne comme une usine de mort, réceptionnant des convois en provenance de toute l'Europe. La majorité des personnes déportées à Birkenau sont des Juifs et la quasi-totalité d’entre eux sont immédiatement envoyés vers les chambres à gaz. Seule une petite proportion d'entre eux est sélectionnée pour travailler dans le camp et dans les usines de munitions situées dans des camps annexes ou pour être soumise aux expériences « médicales » du docteur Josef Mengele et de son équipe. Au printemps et en été 1944, le taux d'extermination augmente avec l'arrivée des Juifs de Hongrie et du ghetto de Lodz.
Le processus de sélection et d’extermination est minutieusement planifié et organisé. À l’arrivée du train sur le quai, les anciens détenus accueillent les victimes et rassemblent leurs effets dans des baraquements situés dans une zone connue sous le nom de « Kanada ». Les nouveaux arrivants sont contraints de former deux files – hommes et garçons d'un côté, femmes et filles de l'autre – et les médecins SS procèdent à la sélection. En fonction de leur apparence physique, les prisonniers sont envoyés vers les travaux forcés ou vers les chambres à gaz, au gré des décisions des SS. Avant leur entrée dans la chambre à gaz, les victimes, auxquelles on a fait croire qu'elles allaient subir un processus de désinfection, reçoivent l'ordre de se déshabiller. Les portes de la pièce sont verrouillées et le gaz est introduit. Une fois les victimes assassinées, leurs dents en or sont arrachées et la chevelure des femmes est tondue par les Sonderkommando – des groupes de Juifs affectés aux fours crématoires. Les corps sont jetés dans les fours pour y être incinérés, les ossements sont pulvérisés et les cendres répandues dans les champs.
De nouvelles sélections ont lieu plusieurs fois par jour au cours des appels. Les prisonniers affaiblis ou malades sont sortis des rangs et envoyés vers les chambres à gaz. Un règlement impitoyable basé sur les châtiments et la torture est appliqué dans le camp. Rares sont ceux qui parviennent à survivre. Environ 1 million de Juifs, de 70 000 Polonais, de 25 000 Sinti et Roms (Tsiganes) et près de 15 000 prisonniers de guerre originaires d'URSS ou d’ailleurs seront assassinés à Auschwitz-Birkenau.