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75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv

« Il y a 75 ans, l'obscurité s'est abattue sur la ville des Lumières » - Benjamin Netanyahou

Dimanche 16 juillet 2017 a eu lieu au square des Martyrs juifs du Vel d'Hiv, dans le XVème arrondissement de Paris, la cérémonie de « Commémoration des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux Justes » en présence du Président français Emmanuel Macron, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, de l'ambassadeur d'Israël en France Madame Aliza Bin Noun et du président du CRIF Francis Kalifat. Plusieurs anciens déportés ont pris la parole, ainsi que le Président de l'Union des déportés d'Auschwitz Raphaïl Esrail, le Président des fils et filles de déportés Serge Klarsfed, le président du Comité français pour Yad Vashem Pierre-François Veil et le petit-fils d'une « Juste parmi les Nations » Christophe Cabrol.     

Lors de la cérémonie, le Président de la République Emmanuel Macron a déclaré « Je suis ici pour que se perpétue le fil tendu en 1995 par Jacques Chirac ». En 1995, ce dernier avait été, en effet, le premier Président de la République à reconnaître la responsabilité de la France,  et non celle du seul régime de Vichy, dans les persécutions antisémites. « C’est bien la France qui organisa la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942 », a réaffirmé Emmanuel Macron. « Oui, je le redis ici, c’est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation et donc, pour presque tous, la mort des 13 152 personnes de confession juive arrachées les 16 et 17 juillet à leur domicile. (…) Je récuse les accommodements et subtilités de ceux qui prétendent que Vichy n’était pas la France (…) Vichy, ce n’était pas tous les Français, mais c’était le gouvernement et l’administration de la France ».

Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou a déclaré pour sa part : « Des cendres de la destruction, nous avons établi l'Etat juif et c'est la force d'Israël qui est la garantie certaine que le peuple juif ne vivra plus jamais une autre Shoah, plus jamais. On ne laissera plus jamais cela arriver ».

Serge Klarsfeld

Serge Klarsfeld a rappelé, quant à lui que la rafle du Vel d'Hiv a été le crime le plus retentissant depuis la Saint-Barthélémy : « Le simple fait de livrer ces milliers d'enfants à l'occupant nazi, et de les livrer en les séparant ensuite de leurs parents et en les déportant isolément dans une affreuse détresse, c'est pour la France de Vichy une complicité de crime contre l'humanité et de génocide ».  Il a souligné le rôle de l’administration préfectorale et policière françaises. Il a déploré un bilan de 40 000 arrestations et déportations, tout en rappelant le rôle des religieux chrétiens ayant protesté publiquement contre les lois adoptées à l’encontre des Juifs pourchassés. « L’hommage va bien au-delà des quelque 3 000 Justes honorés » a-t-il souligné, en rappelant que deux Frances s'étaient opposées, la collaborationniste et celle de Jean Moulin.

Klarsfeld a reconnu  la « lucidité et le courage » dont ont fait preuve Jacques Chirac et François Hollande en luttant contre le déni de responsabilité de l’Etat.

Pierre-François Veil

Pierre-François Veil, Président du Comité Français pour Yad Vashem, a également pris la parole. « Soixante-quinze ans, cela peut paraître bien loin, surtout pour les plus jeunes d’entre nous, au regard d’un monde si différent de ce qu’il était alors ; un monde couleur sépia, dans une Europe en flammes. Mais un temps pourtant si près. Nombre d’entre nous étaient déjà nés. Et combien des 4 115 enfants de moins de 16 ans, raflés les 16 et 17 juillet 1942, dont aucun n’est revenu, seraient encore présents, ayant alors donné à la France et au monde des enfants, des petits-enfants, une descendance qui nous aurait encore enrichis ? Soixante-quinze ans, trois quarts de siècle, presque une vie d’homme, mais plusieurs mémoires qui se succèdent. » Evoquant  les différentes mémoires, il a fait la distinction entre celle  d’un « passé qui ne passe pas » et celle d'une « mémoire retrouvée, celle de la France de Jacques Chirac », qui reconnaissait que la France avait commis l’irréparable, qui avait livré ses Juifs aux bourreaux. Il a appelé à « entretenir cette double mémoire, voulue par Yad Vashem à Jérusalem dès 1953 », l'Institut international pour la mémoire de la Shoah qui œuvre sans relâche pour retrouver les noms des six millions de victimes de la Shoah, rendre hommage aux Justes et former les éducateurs : « Ce matin même, un premier groupe de 25 enseignants rentre d’une semaine de séminaire passée à Jérusalem, à l’Institut International de Yad Vashem ; il sera suivi d’un second groupe en novembre prochain, puis, nous l’espérons, de 4 séminaires par an, permettant ainsi à 100 enseignants d’histoire d’y participer chaque année ». (Discours de Pierre-Francois Veil)

Christophe Cabrol

 « Aider son prochain », tel est le message de fraternité que nous ont transmis les Justes parmi les Nations. Christophe Cabrol est le petit-fils d’Antonine Tena, Juste parmi les Nations.

Il a salué ces « anonymes » qui ont sauvé des Juifs des camps d’extermination en « incarnant l’honneur de la France, ses valeurs de justice et d’héroïsme. » Il a rappelé son récent voyage à Jérusalem en compagnie d'autres descendants de Justes organisé par  la fondation France Israël et le comité Français pour Yad Vashem qui lui a permis de se rendre à Yad Vashem à l'occasion de Yom Hashoah , de rencontrer  des membres de l’association « Aloumim » [enfants cachés] et de visiter le mémorial de Yad Vashem, où est inscrit le nom de sa grand-mère, Antonine Tena.

« La pudeur de ma grand-mère faisait qu’elle racontait cette histoire avec simplicité et naturel, rendant l’acte de sa famille banal alors qu’il était héroïque » a déclaré son petit-fils. (Témoignage au Vel d’Hiv)