Pendant la Seconde guerre mondiale, alors que Paris vit sous occupation allemande, Clairette Vigder a sept ans. La fillette, juive, vit recluse. Elle passe alors des heures à dessiner ce qu'elle ne peut contempler de ses yeux - des oiseaux aux couleurs vives et le soleil. Avec la présence nazie dans la capitale française, les arrestations de Juifs sont monnaie courante. Les parents de Clairette ne la laissent pas sortir. Privée de toute distraction, la fillette s'adonne des heures durant au dessin. Le papier est rare, elle utilise ce qu'elle a sous la main. En particulier, des couvercles de boîtes de camembert.
Puis survient la déportation du père de Clairette. La maman de la fillette décide de quitter le domicile familial. Elle s'arrange pour cacher Clairette et son jeune frère et confie les effets personnels de la famille à une voisine. Par peur d'être démasquée, cette dernière se sépare de tout, à l'exception des dessins de Clairette.
A la fin de la guerre, les enfants retrouvent leur mère et les croquis de la fillette. Leur père, David Victor Avraham Vigder a été assassiné à Auschwitz en 1943, comme en atteste cette feuille de témoignage remplie auprès des services de Yad Vashem, après la guerre, par sa fille Clairette Wolczak née Vigder.
Récemment, Clairette a fait le choix de confier à Yad Vashem un certain nombre de ses dessins colorés, ainsi que plusieurs autres objets personnels, pour les garder et les conserver.
Les dessins de Clairette font partie des milliers d'objets contenus dans les collections de Yad Vashem. Les équipes professionnelles de l'institution s'assurent de la bonne conservation et de l'entretien des articles. Yad Vashem exhorte tout particulier détenteur d'objets et de documents relatifs à la Shoah à les lui confier pour assurer leur préservation. (Contact : +972-2-644-3249, collect@yadvashem.org)