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Soixante ans après son internement au camp de Gurs, Ehud Loeb écrivit cette poésie.
« Dans ce poème, j'ai essayé d'évoquer la douleur et le souvenir du jeune enfant que j'étais, pour lequel Gurs fut et reste, même à mon âge, le point de tournant de ma vie. »
Je porte en moi soixante années et l'âge de six ans et demi
Six décennies se sont ajoutées à l'âge de ma première et seule enfance
Qui fut brisée et volée dans cette sombre baraque
En cet endroit qui fut le chef-lieu de mes séjours terrestre
J'ai connu d'autres mondes dans des pays voisins
Dans des pays lointains où l'on parle d'autres langues
Mais c'est là-bas que je retourne dans mes rêves
Et c'est là-bas que j'ai appris la langue du silence.
On ne parle plus de cet endroit si sombre
Où toute ma vie d'enfant chéri fut arrêtée
Où l'on m'a arraché de ma mère, de mon père et de ma première vie
Le nom de cet endroit est synonyme de ma douleur indicible
J'ai survécu séparation et misère, la peur et le faux espoir
J'ai bravé la faim, la douleur, la solitude
J'ai reconquis la vie et vaincu le désespoir
Mais je n'oublie pas Gurs ni son terrible message
On ne sait plus que Gurs ne fut que le début
De ce qui mènera si vite à Treblinka et Maidanek
Là où périront ma mère et mon père à l'âge prématuré de mes deux filles ainées
Et moi, ici maintenant, je suis vieux de soixante et six ans et demi
Je vois, je ressens Gurs, mes souvenirs m'y ramènent
Là-bas de petites pâquerettes ornent la tombe de ma grand-mère
Gurs est la capitale de tous les pays que je connus
Ce cimetière de milliers de femmes et d'hommes et de mon enfance perdue.
Ehud Loeb, le 22 octobre 2000
Je n’ai jamais pleuré la disparition de mes parents
Je n’ai jamais pu dire Kaddich
Je n’ai jamais pu comprendre leur mort inconcevable
Je n’ai jamais pu saisir l’inhumanité de leurs bourreaux
Mes parents sont enterrés au ciel
Ils partagent la tombe de six millions d’âmes
De bonnes gens simples m’ont soustrait à la mort
Des gens généreux ont fait de moi leur enfant
J’ai fondé une famille que j’aime et qui m’aime
Je mourrai et je dirai Kaddich entouré d’anges
Herbert Odenheimer. Hubert Odenheimer. Hubert Odet. Herbert Loeb.
Ehud Loeb. אהוד לב
Né. Déporté. Interné. Orphelin. Caché. Sauvé. Adopté
Marié. Père. Grand-père. Mourra. Ses fils diront Kaddich
Jérusalem, le 19 décembre 1999
Kaddich – prière de sanctification (dite par erreur “prière des morts”) rédigée en araméen que l’on récite notamment lors des obsèques et à la date anniversaire du décès.
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