Riga
Lettre de remerciement du petit Zalman, 9 ans
« Vous serez consolés par la pensée que cela finira forcément par se terminer un jour et que nous serons alors de nouveau réunis et heureux. Nous nous languissons de vous. »
Perla Tytelman, ghetto de Varsovie, 1941
Tels furent les derniers mots envoyés par Perla Tytelman, depuis le ghetto de Varsovie où elle fut assassinée, à son époux Józef et sa fille Rachel en Sibérie.
À partir de l'accession des nazis au pouvoir en Allemagne, les Juifs commencèrent à être victimes de persécutions. D'abord privés de leurs droits, dépossédés de leurs biens, maltraités, affamés et humiliés, ils furent la cible, à partir de juin 1941, d'un programme d'extermination délibérée, systématique et totale, dans le cadre duquel près de six millions d'entre eux allaient être assassinés avant la fin de la guerre.
Les Archives de Yad Vashem abritent des milliers de lettres personnelles, envoyées par des Juifs – enfants et adultes – à leurs proches et à leurs amis, de leur domicile, depuis les ghettos et les camps ou alors qu'ils fuyaient, se cachaient ou erraient d'un endroit à l'autre.
Dix lettres sont présentées dans le cadre de cette exposition. Tous leurs auteurs ont été assassinés pendant la Shoah. Cinq d'entre elles sont adressées par des parents à leurs enfants, qu'ils n'ont plus jamais revus.
Les lettres présentées ici ont été envoyées d'Autriche, de Biélorussie, de France, de Lettonie, des Pays-Bas, d'Allemagne, de Pologne et de Roumanie et écrites dans tout un éventail de langues : flamand, français, allemand, hébreu, polonais, roumain, russe et yiddish. Certaines ont été envoyées hors d'Europe et sont de ce fait parvenues jusqu'à nous. Chacune de ces lettres ou cartes postales nous révèle le dernier vestige personnel propre à chaque victime : son écriture.
Pour un grand nombre des destinataires, ces lettres furent le dernier signe de vie en provenance du foyer et de la famille qu'ils avaient dû quitter. Il était donc déchirant de se séparer de ces lettres - derniers messages reçus de la part de ces êtres qui leur étaient si chers - ils choisirent pourtant d'en faire don à Yad Vashem pour qu'elles y soient conservées à jamais.
« Si seulement il m'était donné de vous revoir une fois, une seule fois, avant que le pire n'advienne »
« Le don de la loi [la Torah] fut un évènement unique dans l'histoire mais celle-ci restera en vigueur aussi longtemps que le monde existera. »
« Quand nous serons dans le train et connaîtrons notre destination, nous vous le ferons savoir, si cela nous est possible. »