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Une multitude d'informations concernant l'Album d'Auschwitz a été rendue publique durant le procès d'Adolf Eichmann, à Jérusalem en 1961. Eichmann était un haut fonctionnaire SS qui a joué un rôle prépondérant dans l'organisation et la logistique de l'entreprise tristement connue comme la "Solution finale", qui visait à détruire les communautés juives d'Europe. Il a été reconnu coupable et condamné à mort.
Alors que le procès d'Eichmann était en cours, des articles publiés aux États-Unis et en Europe, rapportaient l'existence de cet album. Lili a été alors interviewée à plusieurs reprises.
L'album a fait également l’objet d’une couverture médiatique lors des procès des criminels de guerre allemands en poste à Auschwitz, qui se sont tenus à Francfort, en Allemagne, entre 1963 et 1965. Le Dr. Erich Kulka a été le premier témoin à mentionner l'album au tribunal et à relater les circonstances dans lesquelles Lili l'avait alors trouvé. Durant le procès, l'identité des deux SS photographes auteurs des clichés - Bernhard Walter et Ernst Hoffmann - est révélée. Ils étaient les photographes officiels du camp d'Auschwitz et comptaient parmi les quelques personnes autorisées à y prendre des photos. Même s’il assiste plusieurs fois au procès, Bernhard Walter parvient à berner la Cour en laissant en suspens l'identité des photographes. Son adjoint, Ernst Hoffmann, ayant déjà pris la fuite dès la fin de la guerre, il est donc impossible d'interroger d’autres personnes à propos de cet album.
Basée sur les recommandations du Dr. Kulka, la Cour de Francfort appelle Lili Jacob-Zelmanovic, qui vit alors aux États-Unis, à venir témoigner. Le 3 décembre 1964, Lili apparait sur le banc des témoins et tient en mains l'album original. L’album est soumis comme preuve et Lili raconte comment elle a l’a obtenu et fait même référence à certains SS que l'on peut distinguer sur les photos. La Cour demande à Lili de laisser l'album comme pièce à conviction pour servir de preuve. Elle refuse et l’album demeurera en sa possession jusqu'à ce qu'elle en fasse don à Yad Vashem.
Lien vers les plans en français d'Auschwitz-Birkenau.
L'appareil photo est un outil puissant. Lorsqu'il capture, en une fraction de seconde, ce qui en est en train de se dérouler sous nos yeux, ce moment est préservé à jamais. Les historiens considèrent donc l’appareil photo comme un instrument d’une grande importance.
La Seconde Guerre mondiale et la Shoah nous ont laissé énormément de photographies. Certaines d'entre elles nous sont si familières (comme celle du garçon dans le ghetto de Varsovie) qu'il nous semble alors impossible de ne pas les évoquer. Nous les considérons comme des images emblématiques de cette période sombre de l'Histoire et du continent européen.
Le régime national-socialiste de l'Allemagne connaissait le pouvoir de l’appareil photo, ses avantages, mais aussi ses inconvénients. Tout au long du pouvoir nazi, ses dirigeants ont pleinement exploité cet instrument. Dès la mise en application des premières mesures anti-juives, ils ont diffusé des centaines de milliers de photographies antisémites dans le but de forger l'opinion de la population allemande et de répandre l’antisémitisme idéologique. Tout au long de la promulgation des Lois de Nuremberg, de l'aryanisation des biens des Juifs, de l'établissement des ghettos, de la déportation dans les camps et même lors de la mise en œuvre de la Solution finale, l'appareil photo était l'un des plus fidèles adjoints des nazis.
Mais l’appareil photo a également servi les libérateurs. En effet, les soldats alliés s’en sont beaucoup servi pour illustrer ce qu'ils découvraient dans les camps au moment de la Libération. Après la guerre, toutes ces photographies ont été amplement utilisées comme preuves et comme témoignages visuels directs pour incriminer les criminels nazis poursuivis lors des procès de Nuremberg celui d’Eichmann à Jérusalem et des différents procès qui se sont tenus au cours de ces dernières années.
Une photographie crée un sentiment d’accès direct à la réalité. Même si cette réalité appartient au passé, les photos capturent une bribe de vie appartenant au passé et deviennent ainsi un document matériel porteur d’informations. Par conséquent, l’instant gravé sur le papier laisse une trace indélébile dans notre mémoire et se transforme en héritage commun pour les générations futures. En observant ce fragment visuel, nous pouvons dès lors replonger dans le passé et nous pencher sur certains détails qui peuvent alors évoquer des pensées et des souvenirs. Les images fixes sont puissantes et conservent encore à l'heure actuelle, une place importante même si nous vivons à l’ère des images cinématographiques.
Néanmoins, malgré le pouvoir inhérent des photographies, elles sont aussi vulnérables. En effet, même si elles représentent des documents livrant des preuves incontestables, elles ne sont pas nécessairement objectives. À l’instar de tout document historique, la photographie exprime une perspective personnelle. Le photographe choisi d’une manière délibérée l’instant, l'angle préconisé et dispose des moyens techniques qui lui permettent de jouer avec la lumière et les ombres, d’accentuer les contours ou au contrarie de les rendre flous, pour réduire ou agrandir le cadre. Néanmoins, une fois que le photographe a achevé son travail, d’autres facteurs entrent encore en jeu et peuvent influencer et changer les choses. Le cadre thématique de la photographie, le contexte dans laquelle elle a été tirée, sa légende représentent autant d’éléments capables de générer des interprétations différentes allant même parfois à altérer la vérité historique. La tâche des historiens est par conséquent celle d’examiner attentivement les détails de la photo et de les analyser de la même manière que s'il s'agissait d’un document historique. Il faut pour cela être en mesure d'identifier les personnes figurant sur la photo, l’auteur de la photo , la date à laquelle elle a été prise, les noms et essayer de recueillir le plus d’informations possible.
L'utilisation de l’appareil photographique durant la période nazie
Les années qui précèdent la montée au pouvoir du nazisme constituent le point culminant du développement de la photo-presse. Les photographies deviennent des objets reconnus grâce à la commercialisation de plus en plus importante de l’appareil photo et l’usage qu'en fait le large public. Le fait que l'appareil photo soit devenu un accessoire transportable (avec notamment le Leica) ouvre de nouvelles possibilités puisqu’il est désormais possible de prendre des photos à l’extérieur, mais surtout, il est possible, le cas échéant de choisir le cadrage et les angles de prises de vue.
Les autorités nazies ont largement exploité l’appareil photo comme un moyen servant à glorifier le Reich et ses dirigeants. En persuadant le peuple, en façonnant l'opinion publique et en propageant leur doctrine raciale. Les nazis savaient parfaitement que les photographies pourraient se retourner contre eux et servir de preuves. Par conséquent, plusieurs lois ont été promulguées interdisant de photographier l'intérieur des ghettos, des camps et d'autres zones sensibles. Les photographes nazis officiels travaillaient sous la surveillance du gouvernement. Les photographes exerçant dans les unités de propagande et qui opéraient au front, les photographes de presse et les photographes indépendants en charge de la presse étrangère en Allemagne étaient tous soumis à une censure rigoureuse. Cependant, d'autres personnes, qu’il était plus compliqué à surveiller avaient la possibilité de prendre plus facilement des photos. Il s'agissait de civils allemands qui possédaient un appareil photo ainsi que des soldats allemands qui se déplaçaient avec leurs propres appareils photo et documentaient ainsi la période à travers leur album personnel. Des centaines de photographies, parfois en couleur, nous documentent sur la vie des Juifs dans les ghettos importants comme celui de Varsovie, mais aussi dans les ghettos de moindre importance. Des séries de photos issues d'albums personnels de policiers et de soldats allemands ont immortalisé les profils de « types juifs « avec pour décor la misère, la faim, la surpopulation des ghettos . Ces photos montrent aussi les exactions dont étaient victimes les Juifs, notamment, les rafles (Aktion). Dans certains cas, les soldats allemands ont immortalisé à travers leurs photos les crimes perpétrés par les Einsatzgruppen. Conscients du fait que toutes ces photographies pouvaient circuler librement, les commandants de l'armée ont interdit l'utilisation d'appareils photo dans ces lieux et ordonné la confiscation de ces clichés .
Les photographes juifs allemands ont eux aussi documenté cette période avec leur appareil photo. Les plus connus, ceux qui travaillaient sous la République de Weimar ont été licenciés suite aux Lois de Nuremberg. Quelques-uns ont travaillé pour le compte de la presse juive qui était restée active jusqu'au moment des premières déportations. Au moyen de leur appareil photo, ils ont légué après eux une documentation importante sur la vie de la communauté juive en Allemagne. Des photographes tels que Mendel Grossman dans le ghetto de Lodz ou bien Zvi Kadushin (Georg Kadish) dans le ghetto de Kovno ont utilisé leur appareil pour dépeindre la vie quotidienne dans ces ghettos. Les collections de ces photographies se trouvent désormais dans les archives et servent de témoignages et de documents historiques pour les générations futures.
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