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« Dès la descente du train, les Allemands, avec leurs fouets et à force de coups, ont formé deux files, envoyant les femmes avec les enfants d'un côté, et tous les hommes sans distinction de l'autre. Avec un geste de la main, ils nous indiquaient : "Männer hier und Frauen hier !" "Les hommes par ici et les femmes par là-bas !" On avançait comme des automates, répondant aux cris et aux ordres. (...) Très vite la foule est devenue si dense, et en même temps si structurée, que je me suis retrouvé en très peu de temps, entouré uniquement d'hommes. De tous les hommes qui se trouvaient dans ce train nous ne sommes restés que trois cent vingt après la sélection (sur 2500 Juifs déportés en même temps que Shlomo, 320 hommes et 328 femmes sont entrés dans le camp. Tous les autres ont été immédiatement gazés dès leur arrivée). »
« Tout s'est passé relativement vite. Comme je l'ai dit, on n'avait pas le temps de penser. Dans ces situations, on se sent déboussolé, hors du monde. Les Allemands nous encerclaient avec des mitraillettes et des chiens. Personne ne pouvait sortir du rang. (...) Ils nous ont mis tout de suite en file, devant un officier allemand. Un autre officier est arrivé peu après. Je ne sais pas s'il s'agissait du fameux Dr Mengele, c'est possible, mais je n'en suis pas sûr. L'officier nous regardait à peine et faisait un geste avec son pouce indiquant "Links, rechts !" "Gauche, droite !" et selon la direction qu'il nous indiquait, on devait aller d'un côté ou de l'autre. »
Sonderkommando. Dans l'enfer des chambres à gaz, Shlomo Venezia, Albin Michel, p. 60-61
« Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent. À un moment donné ils s'approchèrent, et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement : "Quel âge ? En bonne santé ou malade ?" et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes. (...)
En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes valides. Ce qu'il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement. Aujourd'hui pourtant, nous savons que ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler utilement pour le Reich ; nous savons que les camps de Buna-Monowitz et de Birkenau n'accueillirent respectivement que quatre-vingt seize hommes et vingt-neuf femmes de notre convoi et que deux jours plus tard il ne restait de tous les autres - plus de cinq cents - aucun survivant. Nous savons aussi que même ce semblant de critère dans la discrimination entre ceux qui étaient reconnus aptes et ceux qui ne l'étaient pas ne fut pas toujours appliqué, et qu'un système plus expéditif fut adopté par la suite : on ouvrait les portières des wagons des deux côtés en même temps, sans avertir les nouveaux venus ni leur dire ce qu'il fallait faire. Ceux que le hasard faisait descendre du bon côté entraient dans le camp ; les autres finissaient à la chambre à gaz. (...)
Ainsi disparurent en un instant, par traîtrise, nos femmes, nos parents, nos enfants. Presque personne n'eut le temps de leur dire adieu. Nous les aperçûmes un moment encore, telle une masse sombre à l'autre bout du quai, puis nous ne vîmes plus rien. »
Si c'est un homme, Primo Levi, Presses Pocket, p.18
« Alors mon beau-frère leur demanda "que se passe-t-il ici ?" Et lui, bien sûr, il ne répondit pas. Et il avait une montre lui, alors il y va et il lui glisse la montre ; et il lui dit - et ma sœur était en bas au même moment, et je collais toujours ma mère. Alors il lui dit "écoute, si tu as des enfants, alors donne-les, soit à des personnes âgées soit à des femmes qui ont déjà des enfants, car les femmes, les enfants et les personnes âgées vont être tués. Ils tuent la même nuit, le même jour. Il n'y a aucune chance pour ces personnes de survivre." Je ne pouvais même pas le croire. Et ma mère a eu la présence d'esprit de, dès qu'elle a entendu ça - elle ne savait pas, c'était ma mère - puis cet homme a dit ça, elle descendit en courant avec moi, et je courrais après elle ; puis elle alla vers ma sœur, et elle a eu la présence d'esprit de lui dire, "écoute chérie, je viens juste de trouver que pour cette femme et ces enfants les choses vont être plus faciles. Tout ce qu'ils feront, tout ce qu'ils vont faire c'est de prendre soin des enfants. Mais, et si je n'ai pas un enfant, alors ils vont m'envoyer aux travaux forcés. Et tu sais je ne survivrai pas aux travaux forcés. Mais tu es jeune et tu seras capable de survivre." Et avant que ma sœur n'ait eu la possibilité, vous savez, de ne pas donner l'enfant, ma mère lui prit l'enfant des bras. Et dès qu'elle le lui a pris - elle avait l'enfant dans ses bras, elle fut poussée de cet autre côté, vous savez, avec toutes les femmes et les enfants. »
Cecilie Klein-Pollack, témoignage du 7 mai 1990 - Musée Mémorial de l'Holocauste des États-Unis
« Les SS en armes nous menèrent jusqu'au bout de la rampe d'arrivée où nous attendîmes que tout le monde soit là. "Les hommes me suivent. Les femmes et les enfants restent sur le quai" ordonna l'officier, et à ceux qui ne comprenaient pas ou n'obéissaient pas assez vite, les soldats expliquèrent à coups de poings et de pieds. (...) L'attente se prolongea une dizaine de minutes. Entre-temps, les femmes et les enfants, qui étaient au nombre de sept cents environ, montèrent dans des camions qui s'éloignèrent. »
La boxe ou la vie, Noah Klieger, Éditions Elkana, p. 35
« La sélection sur la voie ferrée donnait lieu à de multiples incidents. La dispersion des familles, la séparation des hommes de leurs femmes et de leurs enfants provoquaient régulièrement une grande agitation dans tout le convoi. L'inquiétude augmentait au moment où l'on procédait à la sélection des détenus aptes au travail.
Les familles voulaient à tout prix rester ensemble. Ceux qu'on avait sélectionnés revenaient en courant vers leurs proches. Les mères et les enfants s'efforçaient de rejoindre les hommes et les grandes filles choisies travailler. Tout cela provoquait un désordre sans nom : nous étions souvent obligés de recommencer la sélection. L'étroitesse de l'espace qui était à notre disposition ne permettait pas d'appliquer des mesures de séparation plus efficaces. Tous nos efforts pour calmer ces masses affolées n'aboutissaient à rien et souvent nous n'avions pas d'autres moyens de rétablir l'ordre que d'employer la force. »
Le commandant d'Auschwitz parle, Rudolf Hoess, Julliard, p. 178
Notes sur Hoess :
Rudolf Hoess (1900-1947) est né à Baden-Baden en Allemagne. Il fut bénévole dans l'armée allemande pendant la Première Guerre Mondiale même s'il n'avait pas encore l'âge autorisé. En 1922 il rejoignit le parti nazi, puis la SS en 1934. De 1934 à 1938 Hoess géra le camp de concentration de Dachau. Au mois de mai 1940 il fut transféré sur le site d'Auschwitz-Birkenau où il joua un rôle important dans l'organisation et l'installation du camp avant d'en devenir le commandant. En mai 1941, Himmler ordonna à Hoess l'établissement d'un nouveau camp à côté d'Auschwitz. Ce dernier allait devenir le camp de Birkenau, aussi appelé Auschwitz II. Entre l'été 1941 et le mois de novembre 1943, Hoess présida aux meurtres des Juifs en provenance de toute l'Europe. Il fut l'un de ceux qui prirent la décision d'utiliser le gaz Zyklon B pour assassiner ces populations. Il quitta Auschwitz à la fin de l'année 1943 mais revint pour superviser la destruction des Juifs de Hongrie en 1944. En tout, il fut responsable de la mort de plus de 1.5 million de personnes. Après la guerre, Hoess prit la fuite et endossa une fausse identité. Il fut cependant retrouvé et arrêté par les Anglais en mars 1946. La Cour Suprême de Varsovie le condamna à mort et il fut pendu à Auschwitz le 16 avril 1947.
- Lorsque l'on utilise une source primaire, quelques points doivent être abordés : qui est le témoin ? Dans quelles conditions cette source a-t-elle été créée ? A quelle période ? Auschwitz était un camp de concentration en même temps qu'un centre de mise à mort, ils sélectionnaient donc le peu de gens qui étaient capables de travailler, tandis que le reste était envoyé à la mort. Ceux qui étaient immédiatement envoyés à la mort étaient jugés incapables de travailler, principalement les personnes âgées, les mères et leurs enfants.
Notes pour l'enseignant :
- A partir des témoignages des survivants nous pouvons imaginer l'horreur, la souffrance et le traumatisme. Mais une question à laquelle ne répondent pas leurs témoignages : comment cela fut-il humainement possible ? Qui était capable d'accomplir de telles horreurs ? Il est donc important d'apporter le point de vue des bourreaux. Le mécanisme mené de sang froid et avec lequel les choses se déroulaient et les descriptions sont mises en avant dans ces témoignages.
- Lorsque l'on utilise une source primaire, quelques points doivent être abordés : qui est le témoin ? Dans quelles conditions cette source a-t-elle été créée ? A quelle période ? Auschwitz était un camp de concentration en même temps qu'un centre de mise à mort, ils sélectionnaient donc le peu de gens qui étaient capables de travailler, tandis que le reste était envoyé à la mort. Ceux qui étaient immédiatement envoyés à la mort étaient jugés incapables de travailler, principalement les personnes âgées, les mères et leurs enfants.
Note pour l'enseignant :
Le rythme rapide faisait que les victimes ne comprenaient pas ce qui était en train de se passer et n'avaient pas le temps de dire au revoir à leurs proches. Cela faisait partie des méthodes employées par les nazis.
Notes pour l'enseignant :
La séparation des familles et l'impossibilité pour les gens de se dire au revoir étaient extrêmement douloureuses.
Beaucoup de survivants se sentent responsables du fait qu'ils aient survécu alors que leurs familles périrent.
Notes pour l'enseignant :
Les familles étaient séparées, mais très souvent, les mères essayaient d'aider leurs enfants en prenant leurs bébés. D'autres enfants décidaient de rester avec leur mère sans savoir, au départ, que cela les condamnait à mort.
Notes pour l'enseignant :
La réponse à cette question peut être apportée en étudiant les photographies. Gardez à l'esprit que la grande majorité était envoyée à la mort dès leur arrivée, alors que les autres étaient condamnés au travail forcé jusqu'à la mort.
Notes pour l'enseignant :
De nombreuses fois, les prisonniers essayaient de dire aux nouveaux arrivants où ils se trouvaient et ce qu'ils devaient faire. La question pour eux était de savoir s'ils devaient leur dire, ou non, quelque chose. En effet, certains prisonniers étaient exécutés pour avoir révélés la vérité, et, comme Tadeusz Borowski le dit « La loi du camp c'est que ceux qui vont à leur mort doivent être trompés jusqu'à la fin. ». Pourquoi ?
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